Bank of America a amélioré nettement sa performance en 2015, enregistrant au passage ses plus gros bénéfices en une décennie, grâce à des économies et une baisse des amendes liées à ses pratiques durant la crise financière.

La deuxième banque américaine par actifs a annoncé mardi un bénéfice net annuel plus que triplé à 14,41 milliards de dollars, dont 3,07 milliards au quatrième trimestre.

S'il est inférieur aux attentes sur l'année (1,31 dollar contre 1,35 espéré), le bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du Nord, est meilleur qu'escompté sur les trois derniers mois, période reflétant la santé de l'activité récente. Il est à 28 cents contre 26 cents anticipés.

Le chiffre d'affaires annuel a reculé davantage que prévu à 82,51 milliards de dollars (-2,07%) contre 84,02 milliards attendus par les marchés. Idem pour les revenus trimestriels ressortis à 19,53 milliards de dollars (+4,3%), contre 19,78 milliards espérés.

À Wall Street, le titre gagnait 2,14% à 14,77 dollars vers 8h30 dans les échanges électroniques de pré-séance.

«Les résultats 2015 sont nos plus hauts bénéfices depuis près d'une décennie», s'est réjoui le PDG Brian Moynihan, qui a conservé in extremis sa double casquette en 2015, après un bras de fer ultra médiatisé avec des actionnaires.

Le dirigeant souligne que 2015 a été marquée par une croissance des crédits accordés aux particuliers, une hausse des dépôts et un intense contrôle des coûts.

Les marchés saluaient notamment une diminution de 3% des coûts opérationnels au quatrième trimestre et l'absence de grosses amendes. En 2014, la banque de Charlotte en Caroline du Nord avait souffert des pénalités financières, dont une de près de 17 milliards de dollars, infligées par les autorités américaines pour avoir vendu, via sa filiale Countrywide Financial, des crédits immobiliers toxiques (subprime) dont l'effondrement avait ruiné des ménages et causé des pertes abyssales à des investisseurs.

Bank of America continue à réduire la voilure: elle a supprimé 5% de ses effectifs au quatrième trimestre, notamment dans la banque de détail et dans les activités de marchés. Ces dernières ont toutefois enregistré une hausse de 31% de leurs revenus au quatrième trimestre.

Pour 2016, l'établissement, qui se repose beaucoup sur les ménages américains, espère d'une part profiter d'une hausse du taux directeur de la banque centrale (Fed) qui devrait rendre attractif le loyer de l'argent qu'elle prête.

Il devrait continuer à engranger les fruits de sa réduction de taille, a indiqué le directeur financier Paul Donofrio, qui a par ailleurs minimisé l'exposition de Bank of America au secteur énergétique.

Celle-ci est à ce jour de 21,3 milliards de dollars, soit 2% du portefeuille total de prêts de Bank of America, a-t-il affirmé à des journalistes mardi.