La compagnie pétrolière américaine Chevron a subi une chute de 90 % de son bénéfice net au deuxième trimestre à 571 millions de dollars et a inscrit pour quelque 2,6 milliards de dollars de charges et de dépréciations.

Il s'agit des plus mauvais résultats pour Chevron en 13 ans.

Dans un communiqué vendredi, le groupe a précisé que son chiffre d'affaires avait atteint sur le trimestre 40,36 milliards de dollars, en baisse de 30 %, mais toutefois supérieur aux attentes des analystes, qui étaient de 30,91 milliards de dollars.

Le bénéfice par action est de 30 cents, là où les attentes étaient de 1,16 dollar.

Les charges inscrites sur le trimestre se décomposent en 1,96 milliard de dépréciations et 670 millions de charges liées à la suspension de projets en cours et d'impacts fiscaux négatifs, a précisé le groupe.

«Nos résultats financiers du deuxième trimestre sont faibles et reflètent une baisse du prix du brut de près de 50 % par rapport à l'an dernier. Nos activités en amont ont été particulièrement touchées car la baisse des prix a réduit les revenus et provoqué des dépréciations et autres charges. Les activités en aval ont continué d'apporter de bonnes performances financières, reflétant à la fois une bonne constance et des marges améliorées», a indiqué le PDG du groupe, John Watson, cité dans le communiqué.

Suite à l'annonce de ces résultats, l'action du groupe reculait de 4,58 % à 88,77 dollars vers 10 h 5 à Wall Street.

Passe difficile

La chute des bénéfices de Chevron témoigne de la passe très difficile que traversent actuellement les compagnies pétrolières. Son grand rival américain ExxonMobil a annoncé vendredi une division par deux de son bénéfice net. Les chiffres du PIB américain pour le deuxième trimestre publiés jeudi ont montré une chute des investissements des industries extractives de 68 % au deuxième trimestre, faisant suite à une baisse de 44,5 % au cours des trois mois précédents.

M. Watson a souligné que face à cette baisse des résultats, le groupe était engagé dans une réduction de ses coûts et de ses effectifs «par le biais de la renégociation des contrats tout au long de notre chaine de production et en ajustant les effectifs de nos sous-traitants et de nos employés».

Le groupe a indiqué qu'il allait supprimer 1500 emplois dans le groupe, soit un peu plus de 2 % de ses effectifs totaux.

Par segment d'activité, les activités en amont (production-exploration) ont accusé une perte de 2,219 milliards de dollars là où elles avaient dégagé un bénéfice de 5,264 milliards l'an passé sur le même exercice. En aval (raffinage), le bénéfice est de 2,956 milliards de dollars, comparé à un gain de 721 millions de dollars au deuxième trimestre 2014.

La production du groupe a atteint sur le trimestre 2,6 millions de barils/jour (bpj), en légère progression par rapport aux 2,55 millions de bpj du deuxième trimestre de l'an dernier, notamment, en raison de la hausse de la production aux États-Unis, au Bangladesh et en Argentine.

Les opérations en amont aux États-Unis se sont traduites par une perte de 1,038 milliard de dollars comparée à un bénéfice de 1,054 milliard au deuxième trimestre 2014.

Sur le marché américain, le prix de vente moyen du baril de brut s'est établi à 50 dollars, pour 92 dollars sur la même période l'an passé, alors que pour le gaz naturel le prix par millier de pieds cube a été de 1,92 dollar pour 4,09 dollars sur la même période il y a un an.

À l'international, les opérations en amont ont subi une perte de 1,181 milliard de dollars pour un bénéfice de 4,210 milliards il y a un an. Le prix moyen du baril a été de 56 dollars (101 dollars il y a un an) et pour le gaz naturel de 4,48 dollars pour 1000 pieds cube au lieu de 5,98 dollars.

Pour les activités en aval, la hausse est de 41,3 % aux États-Unis à 731 millions de dollars alors que pour l'international, le bénéfice a bondi à 2,225 milliards de dollars pour 204 millions il y a un an en raison du gain de 1,6 milliard réalisé lors de la vente de la participation de 50 % au sein de Caltex Australie, annoncée en mars.