Malgré des résultats en croissance, le président et chef de la direction de la Banque Nationale (t.na) , Louis Vachon, a l'intention de maintenir son approche conservatrice en ce qui a trait aux augmentations de dividende.

Cette question a été soulevée, mercredi, alors que l'institution a relevé son dividende de quatre pour cent, à 52 cents, en dévoilant des résultats du deuxième trimestre qui ont répondu aux attentes.

«À long terme, la prévisibilité est une bonne chose, a dit M. Vachon lors d'une conférence téléphonique. Nous ne voulons pas surprendre les investisseurs. Ultimement, le dividende va progresser avec les profits.»

Les analystes ont demandé au dirigeant de la sixième plus grande banque au pays pourquoi la Banque Nationale ne suivait pas les traces de certaines de ses rivales, qui ont été plus agressives récemment.

En février dernier, par exemple, la Banque TD [[|ticker sym='t.td'|]] avait haussé son dividende de neuf pour cent en divulguant ses résultats du premier trimestre.

«Je ne suis pas de l'école de pensée qui estime qu'une augmentation (marquée) du dividende a des répercussions positives sur la valeur de l'action», a répliqué M. Vachon.

Rappelant que la Banque Nationale avait été la première à relever son dividende après la crise financière de 2008, il a ajouté que l'approche prudente de l'institution lui permettra d'être en meilleure position si des événements imprévus surviennent.

«Nous avons été la seule institution à réduire son dividende en 1991-1992 et croyez-moi, je ne veux pas que ça se répète, a dit M. Vachon. J'aime mieux demeurer dans le bas de la fourchette d'augmentation pour maintenir le dividende si quelque chose se produit.»

La Banque Nationale a répondu aux attentes des analystes au deuxième trimestre, principalement grâce aux bonnes performances de ses activités de gestion de patrimoine et des marchés financiers.

L'institution établie à Montréal a réalisé un bénéfice net de 404 millions, ou 1,13 $, par action, ce qui représente une hausse de 12 pour cent par rapport à la même période l'an dernier.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté a progressé de 10%, à 411 millions, ou 1,15 $ par action, comparativement à 375 millions ou 1,05 $ par action lors du deuxième trimestre de 2014.

Cette performance a dépassé les prévisions des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 1,12 $. Pour la période terminée le 30 avril, les recettes ont bondi de près de 11 pour cent, passant de 1,28 milliard à 1,42 milliard.

M. Vachon s'est réjoui de voir l'économie québécoise reprendre du poil de la bête, particulièrement du côté de la création d'emplois.

«Le Québec est devant toutes les autres provinces avec 47 800 nouveaux emplois en 2015, a-t-il observé. C'est le meilleur début d'année depuis une décennie.»

Alors que certains observateurs s'attendaient à un trimestre difficile pour les banques canadiennes en raison de la faiblesse de l'économie du pays, l'analyste John Aiken, de Barclays Marchés des capitaux, s'est montré rassuré par la performance trimestrielle.

«Nous ne voyons rien dans ces résultats qui devrait préoccuper les investisseurs», écrit-il dans une note de recherche envoyée par courriel.

Par secteur, celui des marchés financiers a dégagé un résultat net de 160 millions, en hausse de 25%  comparativement à 128 millions au deuxième trimestre de 2014.

Du côté de la gestion de patrimoine, le résultat net a bondi de 49% pour s'établir à 103 millions, une croissance attribuée principalement à un gain sur cession d'actions de la firme de gestion de placements Fiera Capital.

Pour leur part, les activités des particuliers et des entreprises ont dégagé un résultat de 166 millions, en hausse de 5,73% par rapport à la même période l'année dernière.

Les provisions pour pertes sur prêts se sont chiffrées à 57 millions, en hausse de 6 millions par rapport au deuxième de trimestre de 2014. Cette augmentation s'explique principalement par des pertes sur créances dans le secteur particuliers et entreprises.

En après-midi, à la Bourse de Toronto, l'action de l'institution financière cotait à 49,64 $, en hausse de 30 cents ou 0,61%.