JPMorgan Chase, première banque américaine en terme d'actifs, a cherché mercredi à rassurer sur l'éventuelle succession de son patron, Jamie Dimon, qui a annoncé la veille être atteint d'un cancer.

Le titre de JP Morgan reflétait la perplexité des investisseurs à Wall Street: il reculait de 1,23% à 56,86 dollars vers 14 h 15.

Bien avant que le cancer de M. Dimon ne soit diagnostiqué, «le conseil d'administration avait déjà établi un plan à court terme, à moyen et à long terme», a indiqué à l'AFP un porte-parole de JPMorgan, Joseph Evangelisti. Ce calendrier correspond à des échéances de 3, 5 et 10 ans.

Le successeur de M. Dimon sera choisi en interne au sein d'une liste de quatre noms, établie après le départ fin mars de la banque de Michael Cavanagh, du fonds d'investissement Carlyle Group, considéré un temps comme héritier putatif.

Sur cette liste figurent deux femmes: Mary Erdoes, l'une des plus puissantes de la finance, à la tête de l'activité de gestion d'actifs, et Marianne Lake, la directrice financière. Elles sont en concurrence avec Daniel Pinto, le patron de la toute puissante banque d'affaires et d'investissement, et Gordon Smith, à la tête de la banque de détail.

«Ma maladie est curable», avait précisé mardi M. Dimon, 58 ans, dans un courriel aux employés et aux actionnaires, indiquant qu'il allait entamer un traitement (radiations et chimiothérapie) pendant 8 semaines et assumerait ses fonctions «normalement», ne limitant que ses voyages.

JPMorgan Chase est l'une des plus grosses banques au monde, avec un chiffre d'affaires de 99,8 milliards de dollars et 17,9 milliards bénéfices l'an dernier.

M. Dimon, qui a pris les rênes de JPMorgan Chase en janvier 2006, a toujours reçu le soutien de son conseil d'administration malgré les tempêtes.

L'an dernier, le conseil avait rejeté des demandes de séparation entre les fonctions de président et directeur général. Il a aussi accordé à M. Dimon une rémunération annuelle de 20 millions de dollars, en hausse de 8,5 millions comparé à l'exercice d'avant.

La réputation de JPMorgan, jadis citée en modèle de bonne gestion, a souffert notamment de l'affaire de la «baleine de Londres», des paris risqués qui ont mal tourné et lui ont coûté quelque 6 milliards de dollars.

Son ardoise juridique avoisine les 20 milliards de dollars depuis un an, dont 13 milliards de dollars en novembre pour ses errements dans les crédits immobiliers à risque «subprime». JPMorgan est aussi confrontée depuis quelques mois à une hémorragie de départs de grands banquiers.