La Chine et la Corée du Sud ont officiellement signé lundi un accord de libre-échange qui supprimera les droits de douane sur plus de 90% des biens échangés d'ici 20 ans.

L'accord, conclu en novembre, a été signé lundi par les ministres du Commerce de la première et de la quatrième économie d'Asie.

La Chine est le plus gros partenaire commercial de la Corée du Sud. Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés en 2014 à environ 214 milliards d'euros, selon des données officielles sud-coréennes.

La Corée du Sud est l'un des plus gros investisseurs étrangers de la Chine, avec environ 1,4 milliard d'euros injectés dans l'économie chinoise pendant le premier trimestre 2015.

La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a qualifié cet accord «d'étape historique» dans la consolidation des relations bilatérales.

Cet accord supprimera les droits de douane sur 92% des marchandises importées de Chine par la Corée du Sud et sur 91% des biens exportés par la Corée en Chine d'ici les 20 prochaines années.

Il exclut certaines denrées agricoles (riz, boeuf, porc, poivre, calamars), répondant ainsi aux inquiétudes des agriculteurs sud-coréens.

Dans le même temps, il écarte ou reporte l'ouverture des secteurs manufacturiers chinois les moins développés comme celui de l'automobile et de la production d'écrans.

L'accord doit encore recevoir l'imprimatur du Parlement sud-coréen. Selon le ministère sud-coréen du Commerce, cet accord garantira aux PME sud-coréennes un meilleur accès au marché chinois et permettra la création de plus de 50 000 emplois.

L'analyste Kim Hyuung-Joo, de l'Institut LG de recherche économique, a estimé en revanche qu'il serait néfaste pour la Corée du Sud.

«Je ne crois pas que le marché agricole bien protégé de la Corée du Sud sera capable d'améliorer sa compétitivité d'ici 10 ou 20 ans», a-t-il jugé. «Mais les secteurs que la Chine a réussi à protéger comme celui des écrans LCD et de l'automobile vont sûrement améliorer leur productivité et leur compétitivité», a-t-il dit.