L'inflation a fortement ralenti en septembre dans la zone euro et a atteint son plus bas niveau depuis février 2010, selon des données de l'office européen des statistiques Eurostat, qui a publié lundi une première estimation de cet indicateur.

Elle s'est établie à +1,1% sur un an après +1,3% le mois précédent, alors que les analystes tablaient sur une inflation à +1,2%.

«Ce sont de bonnes nouvelles pour les consommateurs de la zone euro car cela soutient leur pouvoir d'achat et signifie aussi que la Banque centrale européenne (BCE) peut à tout le moins maintenir sa politique très accommodante pendant une période prolongée», estime Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

C'est la forte baisse des prix de l'énergie (-0,9% contre -0,3% en août) qui a principalement contribué à ce nouveau ralentissement de l'inflation, qui était encore à 2,6% il y a un an.

Mais le ralentissement de l'inflation dans le secteur de l'alimentation, des boissons alcoolisées & du tabac (+2,6% après +3,2% en août) a également joué.

Concernant les services (+1,5% contre +1,4% en août) et les biens industriels hors énergie (+0,3% contre +0,4% en août), l'évolution des prix a en revanche été relativement stable en septembre.

«À moins que les prix de l'énergie augmentent significativement, l'inflation devrait rester bien en deçà de 2% jusqu'à la fin de l'année et après», note Martin van Vliet de la banque ING.

Les chiffres de septembre restent bien en dessous de l'objectif fixé par la BCE, dont le mandat est de maintenir l'inflation proche (mais en dessous) du seuil de 2% à moyen terme.

Dans ce contexte, l'institut monétaire, qui tiendra sa réunion mensuelle exceptionnellement mercredi à Paris, devrait «réaffirmer son engagement à maintenir les taux d'intérêt bas pour une période prolongée, tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle baisse (...)», estime l'analyste d'ING.

En mai, la BCE avait abaissé son principal taux directeur à 0,50%, soit le plus bas niveau de son histoire, et l'a laissé inchangé depuis.

«Malgré une récente amélioration, les indicateurs économiques semblent toujours se traduire par une croissance économique anémique à court terme», renchérit James Howat de Capital Economics, pour qui la BCE a «du champ pour assouplir la politique monétaire». L'option la plus minimaliste pourrait être «de nouvelles mesures pour accroître la liquidité dans le secteur bancaire».

La BCE pourrait procéder à une nouvelle injection de liquidités, au travers d'un nouveau prêt à long terme aux banques (LTRO). Son président Mario Draghi a dit la semaine dernière que la BCE était prête à faire ce geste, si le niveau des taux le nécessitait.

Lors de ses deux précédents LTRO -en décembre 2011 et février 2012- la BCE avait prêté plus de 1000 milliards d'euros à taux fixe et pour trois ans aux banques de la zone euro, dont une grande partie a déjà été remboursée.