Le président de la banque centrale allemande, Axel Weber a estimé vendredi que «le risque de contagion» a augmenté et que de trop nombreux pays «ont toujours des déficits publics trop élevés», dans un premier commentaire après la demande d'aide d'urgence de la Grèce.

Le secrétaire d'Etat aux finances Jörg Asmussen, qui représente le ministre Wolfgang Schäuble en convalescence, a pour sa part temporisé en estimant qu'il n'y avait pas de risque imminent de faillite de la Grèce.

«Je ne pense pas qu'il y a un besoin imminent de financement, il n'y a pas lieu de se précipiter», a-t-il dit lors d'un petit déjeuner de presse à Washington, avant le début de la réunion du G20.

«Le risque de contagion a augmenté ces dernières semaines», a déclaré M. Weber, qui est également membre des instances dirigeantes de la banque centrale européenne (BCE), qui se trouvait aux côté de Monsieur Asmussen.

Il faisait allusions aux tensions qui se sont fait jour sur la dette des pays dont la situation budgétaire est la plus fragile dans la zone euro, comme le Portugal.

Il a estimé que l'intervention «rapide» de l'Union européenne et du FMI était une bonne idée pour éviter un effet domino.

Mais «de nombreux pays ont toujours des déficits publics trop élevés», a mis en garde le banquier central, dont le nom est évoqué pour devenir le nouveau président de la BCE.

Le secrétaire d'Etat a également indiqué que M. Schäuble rencontrerait dès lundi tous les partis représentés au parlement pour permettre de débloquer rapidement la part allemande du plan de sauvetage.

La Grèce a dû se résoudre vendredi à demander à l'Union européenne et au Fonds monétaire international de lui allouer des milliards d'euros pour pouvoir faire face à ses obligations fasse à ses créanciers.

Le pays, dont la dette s'élève à près de 300 milliards d'euros (125% du PIB), doit rembourser 30 milliards d'ici la fin de l'année.

Une mission conjointe de la Commission européenne, de la BCE et du FMI discute depuis mercredi à Athènes des modalités de l'aide, sur trois ans, et qui prévoit pour 2010 le déblocage par l'UE d'un prêt de 30 milliards d'euros à un taux d'environ 5%, et par le FMI d'environ 15 milliards.