L'appréciation de l'euro face au dollar, si elle se poursuit, risque de «ralentir la reprise économique en Europe», en pesant sur ses exportations, a déclaré vendredi le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

«Je ne suis pas trop inquiet du cours actuel de l'euro», a dit M. Juncker à des journalistes, en marge d'une conférence de presse.

Mais «si le cours de l'euro devait continuer à persister dans la ligne qui fut la sienne ces dernières semaines (celle d'une appréciation de la monnaie unique face au dollar), nous risquons tout de même, via les taux de change, de ralentir la reprise économique en Europe», a-t-il ajouté.

La monnaie unique européenne s'est rapprochée de 1,50$ cette semaine. Elle a atteint jeudi 1,4968$, son plus haut depuis 14 mois face au billet vert.

«Je suis très heureux quand j'entends l'administration américaine et les autorités monétaires américaines répéter encore et encore qu'un dollar fort est dans l'intérêt de l'économie américaine», a par ailleurs ajouté le Premier ministre luxembourgeois, également ministre du Trésor de son pays.

Les États-Unis se prononcent régulièrement en faveur d'un dollar fort, mais les Européens les soupçonnent de s'accommoder de la faiblesse du billet vert. Elle sert en effet les intérêts économiques américains en soutenant les exportations nationales, rendues moins chères, et constitue donc un élément de reprise économique après la récession.