L'or et les autres métaux précieux ont terminé la semaine en fanfare, dopés par la chute du dollar qui a suivi la conclusion in extremis mercredi d'un accord évitant un défaut de paiement des États-Unis.

Le métal jaune avait pourtant mal commencé la semaine, dégringolant mardi à son plus bas en trois mois, à 1 251,84 dollars l'once, pénalisé par les espoirs d'une résolution de la crise aux États-Unis.

Vu comme une valeur refuge, l'or est habituellement privilégié par les investisseurs dans des moments d'incertitude économique. La perspective d'une résolution de la crise pouvait donc désintéresser les opérateurs de marché du métal jaune.

Pourtant, au lendemain de l'accord scellé aux États-Unis, l'or a bondi de plus de 3 %, entraînant tous les autres métaux précieux à la hausse.

«Si les États-Unis sont parvenus à éviter un défaut de paiement, ils ont clairement perdu en crédibilité, non seulement par la manière avec laquelle ils ont traité le problème, mais aussi parce qu'une nouvelle fois, aucune solution concrète n'a été trouvée sur le long terme», ont expliqué les analystes de Natixis.

L'accord n'est en effet que temporaire puisqu'il permet au Trésor américain de continuer à emprunter jusqu'au 7 février, et inclut une loi de finances pour rouvrir jusqu'au 15 janvier les agences fédérales paralysées depuis le 1er octobre.

Du coup, «les détenteurs internationaux de réserves de dollars pourraient commencer à envisager des programmes de diversification à long terme vers d'autres devises ou (vers) l'or au détriment du dollar», a-t-on poursuivi chez Natixis.

La monnaie américaine est d'ailleurs tombée vendredi à son plus bas depuis huit mois et demi face à l'euro.

Pour les analystes de Standard Bank et de Commerzbank, la forte hausse de l'or jeudi était également attribuable à un vaste mouvement de couverture de positions à découvert.

Le palladium soutenu par de bonnes données chinoises

Le palladium a atteint vendredi son plus haut niveau depuis le 29 août, à 742 dollars l'once, grâce à l'accélération de la croissance chinoise.

La Chine a vu son économie croître de 7,8 % au troisième trimestre sur un an, sa première accélération après deux trimestres de ralentissement, «ce qui implique automatiquement une bonne demande pour les voitures et les pots catalyseurs faits à partir de palladium», a-t-on souligné sur le site Platinum Today, qui appartient au premier affineur mondial de platinoïdes, Johnson Matthey.

Plus du deux tiers du palladium produit chaque année est utilisé pour la construction de pots catalytiques, principalement pour les voitures destinées aux marchés américains et chinois.

L'assassinat d'un syndicaliste en Afrique du Sud fait monter le platine

Le platine a atteint vendredi un plus haut depuis un mois, à 1.444,85 dollars l'once, porté par la hausse de l'or mais aussi par l'assassinat d'un syndicaliste de la mine de platine de Marikana.

Un leader du syndicat national des mineurs (NUM)a été assassiné jeudi soir dans un bidonville voisin de cette mine de platine exploitée par le groupe britannique Lonmin, théâtre en 2012 d'une grève sauvage meurtrière déclenchée par des rivalités syndicales.

Le meurtre pourrait «bien sûr faire ressurgir la violence, mais c'est que nous ne voulons pas», a indiqué à l'AFP un porte-parole du NUM Lesiba Seshoka en lançant un appel au calme.

Sur le London Bullion Market, l'once d'OR a terminé à 1 316,50 dollars au fixing du soir, contre 1 265,50 dollars le vendredi précédent.

L'once d'ARGENT a clôturé à 21,87 dollars, contre 21,52 dollars sept jours auparavant.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de PLATINE a fini à 1 438 dollars, contre 1 369 dollars une semaine auparavant.

L'once de PALLADIUM a clos à 737 dollars, contre 712 dollars il y a sept jours.