Les prix du pétrole ont progressé vendredi à New York, soutenus par les attentes d'une intervention de la Réserve fédérale américaine, elles-mêmes alimentées par des chiffres de l'emploi plus mauvais qu'attendu aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 82,66 dollars, en progression de 99 cents par rapport à la veille.

Commencée de façon hésitante la séance s'est finalement terminée par de solides gains, le temps de digérer les chiffres de l'emploi américain.

Le chiffre principal du rapport mensuel s'est révélé pire qu'attendu: 95 000 emplois ont été perdus en septembre, alors que les analystes tablaient sur un retour à l'équilibre entre destruction et création d'emplois.

«En temps normal, les chiffres de l'emploi auraient été assez décevants pour limiter les prix. Mais la plupart des marchés en ont conclu que des mesures d'assouplissement quantitatif sont sur les rails, après les élections» de mi-mandat début novembre, a expliqué John Kilduff, de Again Capital.

Selon le raisonnement du marché, la médiocrité des indicateurs sur l'économie américaine va pousser la Réserve fédérale à injecter une nouvelle fois des liquidités par l'intermédiaire de rachats d'actifs.

La probabilité d'une telle mesure a fait chuter le dollar ces dernières semaines - même si celui-ci s'est maintenu relativement stable face à l'euro vendredi - profitant aux matières premières.

Les investisseurs cherchent en effet à se protéger contre toute dépréciation du dollar en se réfugiant dans des actifs tangibles.

«C'est de la physique financière à l'oeuvre, cela ne reflète pas nécessairement une projection de l'état de la demande actuel ou à venir», a souligné John Kilduff.

Quelques éléments positifs pouvaient être tirés du rapport, selon Andy Lipow, de Lipow Associates.

«Certes, nous avons perdu plus d'emplois que ce que le marché attendait, et c'est la mauvaise nouvelle, mais la bonne nouvelle en partie, c'est que le secteur privé crée des postes. Les principales pertes ont eu lieu dans les emplois publics», a noté l'analyste.