Les quelque dizaines de millions accordés hier au secteur de la forêt ne régleront pas les problèmes de l'industrie, mais ils ont quand même été bien accueillis.

«C'est sûr que ce n'est pas suffisant, a commenté Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN qui compte plusieurs milliers de travailleurs de la forêt dans ses rangs. Mais c'est encore plus que ce que le fédéral a fait.»

 

Québec dépensera 65 millions au cours des deux prochaines années pour planter des arbres et développer de nouveaux marchés pour le secteur forestier.

Ces mesures sont plus que bienvenues, selon Claudette Carbonneau, qui a qualifié la sylviculture québécoise «d'indigente».

Québec estime que 35 millions d'arbres supplémentaires pourront être plantés dans les forêts en 2009-2010. Mais selon le porte-parole du Conseil québécois de l'industrie forestière, Guy Chevrette, ces arbres de plus étaient déjà prévus et financés par un autre programme. «Il n'y a rien de nouveau là-dedans», a-t-il commenté.

L'industrie forestière pourra aussi profiter du programme Renfort, qui offre du financement pour l'amélioration du fonds de roulement et l'acquisition d'équipements.

Les entreprises du secteur pourraient aussi bénéficier du fonds d'urgence de 500 millions qui viendront de la Société générale de financement et du Fonds de solidarité de la FTQ pour aider les entreprises aux prises avec des problèmes de financement. L'industrie forestière souhaite que les entreprises puissent se servir de ce fonds pour se refinancer, ce qui n'était pas clair hier. Les détails de cette mesure seront annoncés plus tard.

Toutes ces mesures ne peuvent toutefois pas compenser la chute brutale du marché pour les produits forestiers québécois. En 2008, les exportations de matériaux de construction ont chuté de 30%, de loin la plus importante baisse de toutes les marchandises exportées par le Québec.

C'est la raison pour laquelle le porte-parole de l'opposition en matière économique, François Legault, estime que les mesures destinées à l'industrie forestière sont «des pinottes».

Le nombre de travailleurs de l'industrie de la forêt a beaucoup baissé récemment mais ils sont encore 70 000 à en tirer leur gagne-pain. Pour les aider, le gouvernement a décidé de prolonger de deux ans les mesures de soutien annoncées en 2006 et qui favorisent la formation et la retraite anticipée.

La reconduction de ces mesures coûtera 34,1 millions au cours des deux prochaines années.