Le constructeur automobile Ford va fermer l'une de ses usines au Canada au troisième trimestre 2011 et supprimer 1400 emplois, a annoncé vendredi le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), en dévoilant un accord avec le groupe américain.

En vertu de l'accord de réduction de coûts conclu entre Ford et les TCA, l'usine de St. Thomas, dans le sud-est de l'Ontario, fermera ses portes au troisième trimestre 2011, a annoncé le puissant syndicat dans un communiqué.

Cela entraînera le licenciement de quelque 1400 employés, a précisé à l'AFP une porte-parole des TCA, Shannon Devine. Des médias canadiens avancent pour leur part le chiffre de 1600 postes supprimés.

Les installations de St. Thomas produisent la Ford Crown Victoria, véhicule choyé par les forces de police américaines et les taxis new-yorkais, ainsi que la Mercury Grand Marquis.

«Le plus dur a été de réaliser Ford fermerait l'usine quelles que soient les suggestions que le syndicat pouvait faire pour sauver l'installation de St. Thomas», a déclaré Mike Vince, négociateur pour le syndicat canadien.

Les syndicalistes ont cependant obtenu l'engagement du groupe américain de maintenir 10% de sa production nord-américaine au Canada.

«Pendant les négociations, Ford a menacé de commencer à déplacer ses investissements en dehors du Canada si nous n'arrivions pas à un accord», a indiqué Ken Lewenza, président des TCA.

«À une époque où l'économie est globalisée et que les entreprises cherchent à contourner leurs engagements communautaires, il est crucial que nous évitions qu'une telle chose se produise», a-t-il ajouté.

Cet accord de principe doit être ratifié dimanche par les quelque 7000 employés canadiens de Ford. L'entente est en vigueur jusqu'en septembre 2012, a précisé le syndicat.

Bien que n'ayant pas demandé d'aide publique aux gouvernements américain et canadien pour se restructurer, comme l'ont fait GM et Chrysler, Ford cherchait à obtenir des TCÀ un accord de réduction de coûts semblable à ceux que le syndicat avait trouvé avec les deux autres géants de Detroit.Ford a donc eu gain de cause et ses employés canadiens ont «fait des concessions similaires», a dit la porte-parole du syndicat, Shannon Devine. Entre autres, le syndicat a accepté une réduction des jours de congés et le fait que tout nouveau salarié contribue au fonds de pension de l'entreprise à hauteur de un dollar canadien par heure travaillée, a dit Mme Devine.

Ces économies de coûts n'ont pas été chiffrées, a-t-elle indiqué. Celles consenties au printemps par les employés canadiens de GM et de Chrysler représentaient respectivement environ 16 dollars canadiens et 19 dollars par heure de travail.

«Cela a été un cycle de négociation très difficile», a commenté Mike Vince, le négociateur en chef du syndicat.

En échange, Ford s'est engagé, en plus de maintenir au Canada 10% de sa production nord-américaine, à faire une série d'investissements dans ses installations canadiennes.

Le groupe américain s'est notamment engagé à ajouter la production de «deux véhicules de nouvelle génération» à l'usine de Oakville, dans la banlieue sud de Toronto, la capitale économique d'Ontario.

Le géant automobile a également promis de financer un centre dédié au reclassement des employés licenciés de l'usine de St. Thomas, a indiqué le syndicat canadien.