L’économie québécoise a reculé de 1,9 % au deuxième trimestre, un recul plus prononcé que la moyenne canadienne de -0,2 %.

Cette chute abrupte n’est pas une surprise puisqu’elle avait été précédée de plusieurs signes de faiblesse, a commenté l’économiste de Desjardins, Hélène Bégin. « Bien qu’il soit encore tôt pour l’affirmer, il pourrait s’agir du début d’une période de contraction de l’économie qui risque de se prolonger jusqu’au début de 2024, selon notre scénario », a-t-elle avancé.

L’économie québécoise s’était bien débrouillée jusqu’à maintenant, avec une croissance du PIB de 1,9 % au dernier trimestre de 2022 et une avancée de 1,4 % au premier trimestre de l’année en cours.

L’inflation et la remontée des taux d’intérêt commencent à avoir un impact sur les dépenses des ménages. Les dépenses de consommation ont diminué pour la première fois depuis le début de la pandémie, souligne Daren King, économiste de la Banque Nationale. « Le recul annualisé se chiffre à 2 % pour le total, soit une baisse de 2,8 % pour les services et de 1,1 % pour les biens.

Pour les biens durables, souvent achetés à crédit, la baisse atteint 7,5 % au deuxième trimestre.

L’investissement résidentiel est en baisse, de même que l’investissement des entreprises. Un bond des exportations de 10,9 % et une baisse des importations de 5,1 % ont limité le recul de l’économie québécoise au deuxième trimestre.

Le taux d’épargne des ménages a augmenté de 6,8 % au premier trimestre à 8,2 % au deuxième trimestre. Ce coussin, de même qu’un endettement moins lourd que la moyenne canadienne, place le Québec dans une position enviable, selon la Banque Nationale, qui ne prévoit pas de récession, mais « une croissance qui oscillera autour du point neutre » au cours des prochains mois.