Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

Lorsque l’on fait affaire avec un agent de voyages pour réserver nos vols et nos hôtels lors d’un voyage, quelle est la rémunération de l’agent de voyages ? Est-ce qu’il nous facture une commission ? Ce n’est jamais clair, il me semble.

Denis Piché

À la base, la rémunération des agents de voyages provient des commissions qui leur sont versées par les voyagistes, les transporteurs aériens, les croisiéristes et les hôteliers. Celles-ci varient en fonction du volume d’affaire de chaque agence, précise Justin Bordeleau, président de Voyages Arc-en-ciel, à Trois-Rivières. Ainsi, les grosses agences obtiennent un pourcentage plus élevé.

Pour les consommateurs, cette commission ne change rien au prix de vente. « Les prix des vols et des forfaits vendus en agence sont les mêmes que ceux indiqués sur notre site web », soutient le porte-parole d’Air Transat, Bernard Côté.

D’ailleurs, partout au pays, les entreprises qui vendent des billets d’avion utilisent la même plateforme électronique développée par Softvoyage, ajoute Justin Bordeleau.

Fausse perception

La légende urbaine voulant que les prix en ligne soient plus alléchants qu’en agence persiste pourtant, relate Moscou Côté, président de l’Association des agents de voyages du Québec.

Beaucoup de gens qui achètent en ligne ont l’impression que c’est moins cher parce qu’ils coupent un intermédiaire.

Moscou Côté, président de l’Association des agents de voyages du Québec

À ces commissions s’ajoutent, de plus en plus souvent, des frais de réservation – aussi appelés frais de gestion, frais de dossier, frais de service ou honoraire professionnel. Ceux-ci varient de 0 à 85 $, indique Moscou Côté, tout en précisant que ce montant est surtout facturé à l’achat de vols peu coûteux. Un billet Montréal – Toronto de 400 $ peut rapporter en commission à l’agence de voyages la modique somme de 7,50 $. C’est peu considérant le temps de travail requis pour effectuer la réservation du client. « Pour les vols en Europe, c’est rare qu’il y ait des frais, car la commission suffit », dit-il.

Mais certaines agences facturent systématiquement leurs clients, jugeant que leur expertise a une valeur et qu’elle mérite d’être rémunérée, poursuit Justin Bordeleau. « La plupart des détaillants [les agences] facturent un honoraire professionnel à leurs clients pour les accompagner dans leurs démarches, pour répondre à leurs questions, pour les informer sur les exigences d’entrée et de sortie des pays, pour les renseigner sur les conditions de réservation et leur fournir des conseils sur la destination ».

Chaque agence établit sa grille tarifaire selon ses propres critères, comme le prix du billet ou le type de voyage (forfait Sud, croisière).

Rappelons que les voyages achetés dans les agences titulaires d’un permis de l’Office de la protection du consommateur (OPC) sont couverts par le Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV). L’achat peut se faire en ligne, au téléphone ou en personne.

Cette protection financière n’est pas offerte lors d’achats effectués directement auprès d’un fournisseur (transporteur aérien, hôtelier, etc.) ou d’une agence située à l’extérieur du Québec qui ne détient pas le permis d’agent de voyages. Le FICAV rembourse lorsque des services – vol, visite guidée, nuitée – ne sont pas reçus en raison d’une faillite, une fermeture imprévue, une grève, une tempête, un vol retardé, etc.

Consultez notre section « Démystifier l’économie »

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Rectificatif : une version précédente de cet article mentionnait Justin Bordeau, alors qu’il aurait fallu écrire Justin Bordeleau. Nos excuses.