Le Québec est toujours la province ayant le fardeau fiscal le plus élevé au Canada, selon la dernière édition du Bilan de la fiscalité au Québec, dévoilée vendredi par la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.

La classe moyenne notamment y est imposée plus lourdement qu’en Ontario, voisin auquel le Québec se compare fréquemment.

Les plus grands écarts de taux d’imposition entre les deux provinces se trouvent entre 20 000 $ et 80 000 $ de revenu imposable, observe la Chaire.

« Les contribuables québécois dont le revenu se situe entre ces deux seuils paient ainsi 28 % de plus en impôt par rapport à ce qu’ils paieraient s’ils étaient assujettis au système d’imposition de l’Ontario », écrit dans son mot d’introduction Luc Godbout, titulaire de la Chaire.

Pour les contribuables gagnant entre 20 000 $ et 80 000 $, l’écart dans le taux d’imposition est d’environ 7,5 points de pourcentage en faveur des contribuables ontariens.

M. Godbout invite le gouvernement du Québec et son ministre des Finances, Eric Girard, qui était présent au dévoilement du Bilan, à considérer sérieusement ces données dans leur réflexion entourant une baisse de l’impôt sur le revenu à venir que le gouvernement caquiste a promise.

« Si réduction d’impôt sur le revenu il y a, elle doit cibler là où les bénéfices seront les plus grands pour les travailleurs québécois », poursuit M. Godbout.

Conditions préalables

L’universitaire pose toutefois des conditions préalables à la baisse d’impôt. Premièrement, le gouvernement doit revenir à l’application de la Loi sur l’équilibre budgétaire et à la présentation d’un plan de résorption des déficits d’ici 2027-2028. Ensuite, il faut identifier une nouvelle cible d’endettement sur un horizon de 10 à 15 ans en fonction de laquelle seront fixés les versements annuels requis au Fonds des générations.

Autrement dit, l’éventuelle baisse d’impôt serait financée par la diminution des versements au Fonds des générations.

Dans son Bilan, la Chaire insiste sur le fait que la lourdeur fiscale au Québec s’accompagne d’un panier de services publics plus garni qu’ailleurs. Pensons aux garderies à contribution réduite. « Il y a deux côtés à une médaille ; l’État recourt à davantage de fiscalité pour financer davantage de services publics », y lit-on.

En savoir plus
  • 39,6 %
    Poids des recettes fiscales en proportion du PIB au Québec. La moyenne du Canada sans le Québec est de 32,7 %.
    Source : Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques