(Washington) Les employeurs privés aux États-Unis ont créé en décembre bien plus d’emplois qu’attendu,  le marché de l’emploi restant très solide avec cependant d’importantes disparités entre les secteurs, selon des données annoncées jeudi, à la veille de la publication des chiffres officiels.

Au cours du dernier mois de l’année 2022, 235 000 emplois ont été créés par les entreprises privées, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, soit bien plus que les 148 000 à 153 000 qui étaient attendus par les différents économistes.

Le marché de l’emploi reste ainsi très solide, malgré le ralentissement de l’activité économique provoqué par la banque centrale américaine (Fed), pour lutter contre une inflation qui a atteint des niveaux inédits depuis 40 ans.

« Le marché du travail est dynamique mais fragmenté, les embauches variant fortement selon l’industrie et la taille de l’établissement », a commenté Nela Richardson, cheffe économiste d’ADP, citée dans le communiqué.

Ainsi, ce sont les entreprises de moins de 500 salariés qui ont créé des emplois, quand les grosses entreprises en ont détruit.

Et ce sont les loisirs et l’hôtellerie qui ont créé le plus d’emplois, compensant les difficultés rencontrées par le secteur manufacturier ou encore les services financiers.

Quant aux salaires, ils continuent à grimper, mais à leur plus faible rythme depuis le mois de mars, +7,3 % pour les salariés restés chez le même employeur, et +15,2 % pour ceux qui ont changé d’entreprise.

Les salaires ont en effet fortement augmenté, en raison d’une importante pénurie de main-d’œuvre depuis deux ans, mais « nous commençons à observer plus de preuves d’un ralentissement », a précisé Nela Richardson lors d’une conférence téléphonique.

Cependant, « la hausse des salaires pose toujours un risque pour l’inflation, en particulier dans les services aux consommateurs », a-t-elle ajouté.

« Grande démission »

Les chiffres officiels de l’emploi en décembre seront publiés vendredi. Le taux de chômage est attendu stable par rapport à novembre, à 3,7 %, un niveau toujours parmi les plus bas des 50 dernières années.

Le nombre de créations d’emplois, secteurs privé et public confondus, est attendu en ralentissement, à 210 000 contre 263 000, selon le consensus de briefing.com.

Un autre chiffre qui tend à montrer la santé toujours solide du marché de l’emploi est celui des inscriptions hebdomadaires au chômage, qui donnent une indication sur le niveau des licenciements. Et celles-ci sont tombées fin décembre à leur plus bas niveau depuis trois mois, avec 204 000 inscriptions sur la semaine, a annoncé jeudi le département du Travail.

Cela montre « que le marché du travail reste tendu et que la demande de travailleurs est forte », souligne Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, qui alerte cependant sur la probabilité de voir ces inscriptions augmenter de nouveau dans les mois à venir.

Les démissions étaient reparties à la hausse en novembre, à près de 4,2 millions, selon les chiffres publiés mercredi par le bureau américain des statistiques (BLS) dans son rapport JOLTS.

« La Grande démission est loin d’être terminée », avait commenté sur Twitter Julia Pollak, chef économiste du site d’annonces d’emplois ZipRecruiter.