(Washington) Le secteur privé aux États-Unis a détruit des emplois en janvier, pour la première fois depuis décembre 2020, touché de plein fouet par la vague Omicron, selon l’enquête mensuelle de la société de services aux entreprises ADP publiée mercredi.

Au cours du premier mois de 2022, 301 000 emplois privés ont été détruits dans le pays. Les analystes s’attendaient à des créations d’emplois, bien qu’à un rythme ralenti par rapport à décembre, et tablaient sur 220 000 emplois créés pour janvier.

Les créations d’emplois du mois de décembre ont par ailleurs été révisées en baisse, à 776 000 contre 807 000 initialement annoncées.

« La reprise du marché du travail a marqué un coup d’arrêt début 2022 en raison de l’effet du variant Omicron et de son impact significatif, bien que probablement temporaire, sur la croissance de l’emploi », a déclaré Nela Richardson, économiste en chef pour ADP.

« La majorité des secteurs d’activité ont connu des pertes d’emplois », a-t-elle souligné, précisant que « les loisirs et l’hôtellerie ont connu le plus grand recul après des gains substantiels au quatrième trimestre 2021, tandis que les petites entreprises ont été les plus durement touchées par les pertes, effaçant la plus grande partie des créations d’emplois de décembre 2021 ».

Les données d’ADP sont considérées comme un baromètre du rapport sur l’emploi qui sera publié vendredi par le ministère du travail. Les analystes attendent 180 000 créations d’emplois, secteurs privé et public confondus, soit un peu moins qu’en décembre, et un taux de chômage stable à 3,9 %.

L’enquête ADP se base sur les salaires versés par une partie des entreprises privées du pays à leurs employés au cours de la semaine du 12 janvier, que les salaires soient versés à la semaine, à la quinzaine ou de façon mensuelle. Les données ont donc été recueillies en plein pic de la vague Omicron de la COVID-19.

Le variant a lourdement pesé sur l’activité économique. Des évènements ont été annulés pour éviter les contaminations et les restaurants se sont de nouveau retrouvés sans clients.

Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont dû faire face à un manque de personnel pour pouvoir fonctionner correctement, les cas de contaminations à la COVID-19 et donc les placements en quarantaine, ayant flambé. Ce manque de main-d’œuvre est venu s’ajouter à la pénurie que connaissent les employeurs depuis des mois.

Ainsi, 4,3 millions de personnes avaient démissionné en décembre, selon les données les plus récentes disponibles, publiées mardi par le département du Travail (BLS), un peu moins que les 4,5 millions du mois de novembre, un record historique.

Mais cela reste un niveau exceptionnellement élevé, alors que, depuis juillet, la « Grande démission » pousse, chaque mois, plus de 4 millions de personnes à démissionner. Cette pénurie de main-d’œuvre leur permet en effet de trouver un emploi mieux payé ou avec de meilleures conditions.

Avant la crise de la COVID-19, les démissions tournaient autour de 3,5 millions par mois.