(Ottawa) L’organisme fédéral de réglementation des banques a annoncé mardi qu’il faisait passer la réserve de fonds propres pour stabilité intérieure des grandes banques du pays à 2,00 %, par rapport à 1,75 % actuellement.

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) affirme que, dans l’ensemble, le degré de vulnérabilité des banques d’importance systémique intérieure demeurait élevé face aux grands facteurs de risque, même si les conditions économiques restent accommodantes.

Il a noté que les vulnérabilités couvertes par la réserve continuaient d’inclure l’endettement des consommateurs canadiens et le déséquilibre des actifs et l’endettement corporatif au pays.

L’augmentation de la réserve oblige les grandes banques à augmenter la quantité de capital qu’elles conservent pour se protéger contre les vulnérabilités.

« Un régime de fonds propres efficace fait que les fonds propres détenus par les banques sont suffisants pour les protéger contre les risques auxquels le secteur financier est exposé tout en les encourageant à puiser dans leurs réserves en période de crise pour éviter d’avoir à vendre des actifs ou à sabrer l’octroi de prêts », a expliqué le BSIF dans un communiqué.

Le BSIF examine et établit la réserve de stabilité intérieure en juin et en décembre. Le nouveau taux de la réserve sera en vigueur à compter du 31 octobre.

Les banques d’importance systémique intérieure sont la Banque de Montréal, la Banque Scotia, la Banque CIBC, la Banque Nationale, la Banque Royale et la Banque TD.

L’annonce faite mardi par le BSIF signifie que d’ici le 31 octobre, ces six prêteurs devront atteindre un ratio de fonds propres de base de catégorie 1 — une mesure clé de la santé financière d’une banque — de 10 %, comparativement à 9,75 % actuellement.

Les six grandes banques canadiennes dépassaient déjà de loin les exigences minimales avec un ratio moyen de 11,5 % au deuxième trimestre, a observé Gabriel Dechaine, analyste à la Financière Banque Nationale. Les ratios des banques se situent entre 11,1 % et 12 %, a-t-il ajouté.

La hausse des exigences de fonds propres du BSIF mardi pourrait être considérée comme un facteur négatif, car elle pourrait pousser les banques à être plus prudentes lors du déploiement de capitaux, décevant les investisseurs à court terme, a-t-il souligné.

Mais dans le contexte d’un marché « hypersensible » à propos d’une récession potentielle, relever le niveau des fonds propres est une « bonne chose », a estimé M. Dechaine dans une note à ses clients.

« Si un ralentissement se produisait réellement, les banques seraient non seulement mieux placées pour y faire face, mais elles pourraient également être en mesure de déployer des capitaux de manière opportuniste (rachats, fusions et acquisitions), ce qui serait préférable pour les investisseurs à long terme, à notre avis. »