Comment met-on fin à une glissade de son titre en Bourse? Pour Apple (AAPL), en vendant 35,1 millions d'iPhone, 11,8 millions d'iPad, 7,7 millions d'iPod et quatre millions d'ordinateurs Mac en trois mois. Il s'agit du deuxième meilleur trimestre de l'histoire d'Apple. Seul le trimestre précédent de Noël 2011 avait été plus lucratif.

Durant son trimestre hivernal de janvier à mars 2012, Apple [[|ticker sym='AAPL'|]] a généré des profits nets de 11,6 milliards US (+94% sur un an) sur des revenus de 39,2 milliards (+59%), surpassant ainsi les attentes des analystes (profit par action de 12,30 $ au lieu de 10,60$). «Ce sont des résultats extraordinaires», dit Nadim Rizk, vice-président des actions étrangères de la firme montréalaise Fiera Sceptre.

Lancé cet hiver, le «nouveau iPad», troisième version de la tablette électronique d'Apple, n'est pas étranger aux derniers succès financiers de l'entreprise de Cupertino en Californie. «Le nouvel iPad est en feu et nous le vendons aussi vite que nous pouvons», dit Peter Oppenheimer, chef de la direction financière d'Apple.

Après le dévoilement des résultats trimestriels, le titre d'Apple s'est apprécié d'environ 7% hier soir après les heures boursières régulières. Une hausse qui tombe à point puisque le titre d'Apple a perdu 12% depuis deux semaines, passant de 636,23$ à 560,28$ au NASDAQ. Cette baisse a fait conclure à plusieurs analystes boursiers qu'Apple, aussi admirée soit-elle comme entreprise, n'échappe pas aux lois universelles de la Bourse: un titre qui monte rapidement (+60% depuis un an) n'est jamais à l'abri d'une glissade boursière.

«Apple est un gros succès, mais l'iPhone correspond à la moitié des revenus d'Apple et les choses peuvent changer peuvent d'ici deux ans dans ce secteur», dit Nadim Rizk, vice-président des actions étrangères de la firme montréalaise Fiera Sceptre, qui ne détient pas d'actions d'Apple.

«Les résultats financiers d'Apple sont exceptionnels et le titre se transige à un prix raisonnable (13 fois les profits futurs, exactement comme l'indice S&P 500), mais c'est une entreprise qui a frappé deux coups de circuit (iPhone, iPad) et qui doit se réinventer constamment», dit Jean-Philippe Bouchard, gestionnaire de portefeuille de la firme montréalaise Giverny Capital, qui n'est pas actionnaire d'Apple.

À court terme, les résultats financiers annoncés hier devraient toutefois rassurer les investisseurs qui croient qu'Apple a déjà atteint son apogée. «Je ne serais pas surpris que le titre revienne à son sommet (de 636,23 $ US)», dit l'analyste boursier Nadim Rizk.

Léger bémol à la cohue de bonnes nouvelles annoncées hier : au cours des trois derniers mois, Apple a été incapable de soutenir sa croissance du trimestre de Noël 2011, le plus lucratif de son histoire avec des profits nets de 13 milliards US sur des revenus de 46,3 milliards US (d'octobre à décembre 2011). À titre d'exemple, les ventes de l'iPhone, qui représente environ la moitié des revenus d'Apple, ont augmenté de 128% au trimestre avant Noël et 88% au trimestre après Noël, toujours par rapport à la même période il y a un an.

Apple a aussi prévenu ses actionnaires que les ventes pourraient continuer à s'essouffler au prochain trimestre. Ayant amélioré sa capacité de production, Apple a pu servir davantage de clients plus rapidement par rapport à l'an dernier, quand le tremblement de terre au Japon avait retardé la production du iPad 2. En clair, Apple a réussi à devancer certaines ventes d'un trimestre en 2012.