Le moral des ménages s'est nettement amélioré aux États-Unis en février, en dépit de la faiblesse des cours de l'immobilier et de la hausse de ceux de l'essence, selon des indicateurs publiés mardi.

L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board a bondi de 9,3 points par rapport à janvier, à 70,8, son niveau le plus élevé en un an, alors que la prévision médiane des analystes ne le donnait qu'en légère hausse, à 62,5.

Le Conference Board relève dans un communiqué que le moral des ménages est désormais «proche» de son niveau de février 2011, avant qu'il n'ait commencé à baisser sous l'effet de la hausse des prix de l'essence et de la détérioration de la conjoncture, jusqu'à toucher en octobre son niveau le plus bas depuis 2009.

«Les consommateurs sont franchement beaucoup moins pessimistes en ce qui concerne la climat des affaires et la conjoncture du marché du travail actuels qu'ils ne l'étaient en janvier», ajoute cet institut de ce conjoncture privé.

«De plus, en dépit de nouvelles hausses du prix de l'essence, ils sont plus optimistes en ce qui concerne les perspectives à court terme pour l'économie, l'emploi et leur situation financière», explique le Conference Board.

Les ménages semblent oublier les nombreuses difficultés auxquelles ils font encore face et être portés par l'amélioration du marché du travail, particulièrement manifeste depuis le début de l'année.

«Les Américains sentent que les perspectives s'améliorent pour l'emploi», note Chris Christopher, économiste du cabinet IHS Global Insight.

Pour Cooper Howes, de Barclays Capital, le moral des ménages devrait poursuivre sa remontée, surtout après le récent déblocage politique au Congrès ayant permis de prolonger jusqu'à la fin de l'année les dispositifs de baisse des cotisations sociales salariales et d'allongement de la durée des allocations chômage qui auraient expiré autrement mercredi.

Selon l'American Automobile Association, le prix moyen de l'essence était mardi supérieur de 11% à ce qu'il était un mois plus tôt.

Au chômage encore élevé (8,3%) et au renchérissement de l'essence, s'ajoute un autre obstacle pour les Américains: la baisse continue des prix des logements.

Selon l'indice Standard and Poor's Case-Shiller, les prix des logements à la vente dans les 20 plus grandes métropoles américaines ont reculé pour le huitième mois d'affilée en décembre et sont tombés à leur niveau le plus faible en neuf ans.

Dans un pays où la majorité des ménages sont propriétaires de leur logement, la baisse de l'immobilier touche directement les Américains au portefeuille.

Pour S&P, «le marché du logement a achevé 2011 sur une note très décevante». Economiste à la banque UniCredit, Harm Bandholz estime que les prix de l'immobilier «devraient se stabiliser d'ici au milieu de l'année».

Autre indicateur publié mardi, par le département du Commerce, celui des commandes de biens durables a affiché pour janvier une chute d'une ampleur inattendue, de 4,0% par rapport à décembre, après deux mois de forte hausse.

Nombre d'analystes estiment que l'indice devraient rebondir en février et que sa baisse est liée à un facteur exceptionnel: l'expiration fin décembre d'un dispositif fiscal qui devrait avoir incité les entreprises à avancer autant que possible leurs dépenses prévues d'investissement.