Jeu de chaises musicales à la haute direction de Google: le cofondateur Larry Page devient le PDG de l'entreprise. À 37 ans, il remplace Eric Schmidt, qui reste au sein de la haute direction comme président exécutif. L'autre fondateur de Google, Sergey Brin, devient responsable de la technologie et des nouveaux produits.

«Google a toujours des occasions incroyables. Nous n'en sommes qu'à nos débuts et j'ai hâte de commencer», a indiqué Larry Page par voie de communiqué.

Les cofondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, ont engagé Eric Schmidt, un vétéran de l'industrie techno, comme PDG en 2001 afin de superviser la croissance de Google. «Eric a fait un travail exceptionnel au cours de la dernière décennie. Ses résultats parlent d'eux-mêmes», a dit Larry Page.

Sur son compte Twitter, le gestionnaire de 55 ans a expliqué pourquoi il n'occupera plus le fauteuil du PDG chez Google à compter du 4 avril prochain. «Plus besoin de supervision parentale au jour le jour», a écrit Eric Schmidt.

«Larry, Sergey et moi parlions depuis longtemps de simplifier notre structure décisionnelle et d'accélérer notre processus de prise de décision. Je suis certain que les 10 prochaines années sous Larry vont être encore meilleures que les 10 dernières. Larry est prêt à diriger», a ajouté Eric Schmidt sur le blogue de Google.

Larry Page et Sergey Brin, deux collègues au doctorat à l'Université Stanford en Californie, ont fondé Google en 1998. Ils ont engagé Eric Schmidt comme PDG trois ans plus tard. En neuf ans et demi à la tête de Google, Eric Schmidt a géré une croissance effrénée, supervisé l'entrée de l'entreprise en Bourse (en août 2004) et procédé à d'importantes acquisitions comme celle de YouTube. À l'extérieur de ses activités chez Google, M. Schmidt a fait partie de l'équipe de 17 experts mise sur pied par le président Barack Obama pour choisir les membres de son administration après son élection en 2008.

Depuis juin 2008, le Québécois Patrick Pichette fait partie de la haute direction de Google. Il est directeur financier de l'entreprise valant 200 milliards US en Bourse.

Eric Schmidt peut quitter son fauteuil du PDG la tête haute: les résultats trimestriels annoncés hier ont encore battu les prévisions des analystes financiers. Les revenus de 8,44 milliards US sont en hausse de 26% par rapport à la même période en 2009. Les profits nets de 2,5 milliards US, en hausse de 29%. «Ce sont d'excellents résultats trimestriels», dit Jean-Philippe Bouchard, gestionnaire de portefeuille chez la firme montréalaise Giverny Capital.

Pour l'année 2010, Google a généré des profits nets de 8,5 milliards US (+30% par rapport à 2009) sur des revenus de 29,3 milliards US (+24% sur un an). Les profits nets ont été de 26,69$ par action, comparativement à 20,62$ en 2009. Au cours de la dernière année, le titre s'est apprécié modestement en Bourse avec un rendement de 7,99%. «En excluant l'encaisse, l'action s'échange actuellement à 16 fois les profits futurs, dit Jean-Philippe Bouchard. Ce n'est pas surévalué, mais ce n'est pas une aubaine non plus.»

Google a 35 milliards US qui dorment à la banque, contre une dette de seulement 3 milliards US. Un beau problème à gérer pour son nouveau PDG.

Hier, l'action de Google a clôturé à 626,77$US, en baisse de 0,79%.