Suivant l'adoption dans la journée du plan Paulson par la Chambre des représentants, le président américain George W. Bush a signé vendredi après-midi la loi sur le plan de sauvetage de l'industrie financière américaine.

Suivant l'adoption dans la journée du plan Paulson par la Chambre des représentants, le président américain George W. Bush a signé vendredi après-midi la loi sur le plan de sauvetage de l'industrie financière américaine.

Auparavant, M. Bush avait salué la décision des parlementaires américains d'appuyer le plan qualifiant celui-ci de vital «pour aider l'économie américaine à survivre à la tempête financière».

M. Bush a également averti que «cela prendrait du temps» avant que les effets du plan se fassent sentir, lors d'une allocution dans les jardins de la Maison Blanche.

Entrevue avec un spécialiste de la politique américaine

En début d'après-midi vendredi, les parlementaires américains de la Chambre des représentants ont approuvé le plan massif de sauvetage bancaire, déjà adopté par le Sénat, un vote crucial qui était attendu par les places boursières à travers le monde.

Le plan de sauvetage de 700 G$ US de l'administration Bush a maintenant le plein appui du Congrès des États-Unis, après le feu vert accordé cet après-midi par les représentants.

La «Loi de stabilisation économique d'urgence 2008» a été adoptée à 263 voix contre 171.

Le plan a fait l'objet de changements pour inclure des baisses d'impôts de 100 G$ aux particuliers et aux entreprises, notamment en matière d'énergies renouvelables. Le projet de loi inclut aussi une bonification de l'assurance dépôts de 100 000$ à 250 000 $.

Le plan donnera à Washington des munitions en matière de gestion de crise financière. Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, devrait avoir l'argent et les pouvoirs qu'il réclamait pour stabiliser l'industrie bancaire.

Il pourra acheter des actifs immobiliers déprimés, qui fragilisent les banques. Celles-ci hésitent maintenant à se prêter de l'argent, ce qui contribue à la crise du crédit ébranlant le secteur financier depuis un an.

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Lundi, 133 Républicains et 65 Démocrates s'étaient opposés au plan, quand la chambre l'a rejeté à 228 voix contre 205. Toutefois, le Sénat l'a adopté en version amendée mercredi.

Le républicain Joe Wilson, qui avait voté pour le plan lundi, a toutefois estimé que la Chambre votait sur «une loi qui représente une option imparfaite et une situation terrible».

Le démocrate Dennis Kucinich, qui s'était opposé au plan lundi, s'est demandé «pourquoi on n'envisage pas de laisser Wall Street résoudre ses propres problèmes».

Un influent conservateur, John Shadegg, qui réclamait il y a une semaine la tête de M. Paulson, a annoncé qu'il voterait finalement pour le plan, convaincu notamment par le doublement de la garantie par l'État des dépôts bancaires.

Un autre républicain, Jim Ramstad, a également changé d'avis après l'inclusion d'une mesure sur l'assurance-maladie pour traitements mentaux et de crédits d'impôts pour les énergies renouvelables. «Je vote pour ce plan amendé (...) parce que la crise est réelle. Elle détruit les emplois, l'épargne de la retraite et le rêve américain», a-t-il expliqué.

Obama, un catalyseur ?

Selon ce que l'Agence France-Presse rapporte, plusieurs démocrates ont changé d'avis pour appuyer le plan de sauvetage sous l'influence de Barack Obama.

Le candidat démocrate à la présidentielle de novembre a multiplié les appels pour encourager les élus à appuyer le plan.

«Cela veut dire beaucoup pour moi que quelqu'un qui a quand même 50% de chances de devenir le prochain président des États-Unis prenne le temps de m'appeler», a indiqué Elijah Cummings, du Maryland.

M. Obama l'a assuré qu'il encouragerait une réforme de la loi sur les faillites en faveur des propriétaires immobiliers en difficulté et insisté sur le fait que la stabilisation du système financier était urgente, a ajouté le député.

Avec Agence France-Presse