Chérie des investisseurs ces derniers jours, la société de tests de télécommunications Exfo (T.EXF) apparaît bien positionnée pour tirer parti de la guerre que se livrent les sociétés de téléphonie et les câblodistributeurs.

Chérie des investisseurs ces derniers jours, la société de tests de télécommunications Exfo [[|ticker sym='T.EXF'|]] apparaît bien positionnée pour tirer parti de la guerre que se livrent les sociétés de téléphonie et les câblodistributeurs.

Le titre de l'entreprise de Québec a bondi du tiers depuis l'annonce, le 9 janvier, d'une explosion des profits et d'une solide hausse des ventes. La conférence annuelle avec les analystes, tenue le lendemain à New York, semble aussi avoir convaincu le marché institutionnel.

«Ils ont fait état de gains de parts de marché et présenté de nouveaux produits, rapporte l'analyste Jeff Osborne, de Marchés mondiaux CIBC. On a un cas de forte croissance.»

L'action, qui valait 6,70 $ avant l'annonce des derniers résultats, a clôturé à 8,85 $ lundi.

Les bons résultats trimestriels du principal concurrent d'Exfo, l'américain JDS Uniphase (dont le titre a aussi grimpé ces derniers mois), renforcent la thèse d'un momentum dans le secteur des tests pour réseaux de télécommunications, ajoute M. Osborne.

«Au Canada comme aux États-Unis, la bataille entre la téléphonie et le câble accélère les investissements des compagnies dans leurs réseaux à large bande», note-t-il.

Exfo occupe une position de leader dans le secteur des tests utilisés lors de l'installation d'équipements de télécommunications, par exemple ceux qui servent au forfait câble-téléphone-Internet de Vidéotron, chez les usagers. Elle détient 23 % de ce marché.

Dans un contexte de guerre commerciale et de technologies encore en phase de mise au point, ces tests prennent une importance stratégique, explique M. Osborne.

«Sans eux, les compagnies risquent d'avoir plus d'appels de clients insatisfaits.»

Profitant surtout de la fin des cycles d'investissement technologiques, Exfo a encore le vent en poupe pour un ou deux ans, selon lui.

Outre CIBC, qui fait d'Exfo l'un de ses titres «favoris» pour 2007, d'autres sociétés d'investissement se montrent enthousiastes dans leurs derniers rapports.

La Financière Banque Nationale parle de «l'un des meilleurs paris dans le secteur des moyennes capitalisations au Canada» et la firme américaine Merriman Curhan Ford se dit une «acheteuse agressive».

Toutefois au moins un analyste, Chris Umiastowski de TD Newcrest, est plus prudent et maintient une recommandation de «conserver» l'action, parce qu'il doute de la capacité de l'entreprise à atteindre son objectif de croissance des ventes pour 2007, soit 20 %.

Exposée à la guerre des télécoms, Exfo se caractérise aussi par une tradition de croissance par acquisitions et d'innovation.

Elle a d'ailleurs annoncé le lancement d'un produit de plus en matinée mardi, un test portatif pour la télévision par protocole Internet et la télévision à haute définition.

Jeff Osborne croit en son PDG, Germain Lamonde.

«C'est lui qui a fondé la compagnie, il en est l'actionnaire majoritaire et il a une très forte vision de l'expansion du portefeuille de produits», dit l'analyste.

Du côté des risques, il relève la vulnérabilité de l'entreprise aux fluctuations sur le marché des télécoms. «Des éléments comme la réglementation et les fusions peuvent toujours retarder les investissements.»

Plus tôt ce mois-ci, Exfo a divulgué un profit trimestriel de 3,5 M$ US, son «meilleur trimestre en six ans», comparativement à 0,4 M$ à la même période l'an dernier. Ses ventes ont bondi de 31 %.