Tous les vendredis, une personne de la communauté des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, la femme d’affaires, conseillère stratégique et ambassadrice de la francophonie économique du CPQ Danièle Henkel répond à nos questions.

Que faites-vous quand vous avez besoin de trouver une idée ?

Comme je suis en constant contact avec les gens, les idées viennent facilement. Or avec le temps, je sais que toutes les idées ne sont pas bonnes à être décortiquées. La première question que je me pose : est-ce que cette idée va remplir un besoin ou va-t-elle servir à satisfaire mon bel ego ? Ça me ramène aussi au temps qu’il me reste alors j’essaie de l’utiliser à bon escient. Donc, je me questionne avant de foncer dans l’idée.

Quel livre avez-vous l’habitude de recommander ?

Option B : surmonter l’adversité, retrouver l’aptitude au bonheur, de Sheryl Sandberg, l’ancienne directrice des opérations de Facebook, qui est aujourd’hui dans le conseil d’administration de Meta. Quand le mari de Sheryl Sandberg meurt à 48 ans, elle est directrice des opérations pour Facebook qui est l’une des plus grandes entreprises du monde. Comment tu vis ce choc ? Comment tu l’annonces à tes enfants ? Comment tu reprends le travail ? Je me suis beaucoup reconnue dans ce livre.

Quelle série avez-vous l’habitude de recommander ?

J’aime les séries qui sont basées sur des faits vécus. J’ai bien aimé Dans leur regard, présentée sur Netflix, où cinq jeunes de Harlem sont accusés à tort d’avoir violé une femme blanche. Toujours sur Netflix, je vous recommande aussi Affaire Bettencourt : scandale chez la femme la plus riche du monde. Elle raconte les dernières années de vie de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt.

Que traînez-vous toujours dans votre sac ?

Mon rouge à lèvres.

Vous imposez-vous un « code vestimentaire » au travail ?

Je suis toujours impeccable, mais je ne m’impose rien. Je m’habille selon l’humeur avec laquelle je me lève. Un jour, j’ai donné une conférence à des médecins avec des chaussures à paillettes. Ce matin-là, quand je me suis levée, j’ai eu envie de les porter et j’ai aussi voulu illustrer le libre choix. J’ai expliqué à l’assistance que je n’ai jamais donné la permission à qui que ce soit de décider pour moi qu’une paire de chaussures à paillettes ne devait se porter que le soir.

Quelle est votre meilleure habitude ?

Ne jamais oublier d’être reconnaissante. En sortant du lit, je reste assise pendant quelques secondes et je dis merci à la vie pour tout ce que j’ai. Et tous les soirs après ma douche, je suis en mode gratitude. Je repense à ce que j’ai fait au cours de la journée et à ce qui m’a rendue fière, même si ce n’est qu’une petite chose qui semble insignifiante. Ça me permet de réfléchir tous les jours à ce que j’ai et non à ce que je n’ai pas.

Quelle est votre pire habitude ?

De vouloir en faire trop en même temps. Mes enfants ont tendance à dire que je ne suis pas de cette planète. Que c’est impossible d’avoir un emploi du temps aussi chargé !

Comment vous débranchez-vous ?

J’aime être chez moi pieds nus dans mon cocon, pas coiffée, pas maquillée avec ma chienne, parfois avec mes enfants et mes petits-enfants. J’aime le silence. Je tamise les lumières. Je décroche lorsque je suis dans le calme, la simplicité totale et que je m’abandonne à mes émotions. Si j’ai envie de pleurer, je pleure, si j’ai envie de rire, je ris et si j’ai envie de danser, je danse.

Qui admirez-vous dans le monde des affaires ?

Des gens que j’ai côtoyés ou que je côtoie. Sévrine Labelle, qui est depuis mars directrice générale du Lab Excelles de BDC Capital ; la femme d’affaires Cadleen Désir, PDG et fondatrice de Déclic ; Vickie Joseph, présidente du conseil de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et présidente de V Kosmetik ; Daniel Jean, DG de l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ) et, bien sûr, mes filles et mon fils.

La retraite idéale ?

Honnêtement, je n’en ai pas. J’ai l’intention de voyager plus, notamment avec mes petits-enfants qui grandissent et non mes enfants ! Continuer à me faire plaisir. Cette année a été très difficile à cause du décès de mon mari et je me suis lancée dans beaucoup de travail. Il fallait que je m’accroche à quelque chose que j’aime faire pour ne pas sombrer dans une dépression. C’est pour ça que la retraite, je n’y songe pas. Tant que je suis capable, que les gens ont de l’intérêt à me voir et à m’entendre, je vais continuer. Le jour où il n’y aura plus d’intérêt, je ferai autre chose.

Qui est Danièle Henkel ?

Native du Maroc, Danièle Henkel a grandi en Algérie et est arrivée au Québec avec son mari, ses quatre enfants et sa mère en 1990.

Après des années difficiles à cumuler de petits emplois, elle se lance dans l’entrepreneuriat avec le Gant Renaissance.

Elle est la fondatrice des Entreprises Danièle Henkel et d’Henkel Média.

L’émission Dans l’œil du dragon l’a révélée au public.

Elle est l’auteure de trois ouvrages, dont une autobiographie.

Elle est chevalier de l’Ordre national du mérite du gouvernement français et a reçu la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec.