S’il fallait une preuve supplémentaire que les consommateurs sont préoccupés par la hausse du coût des aliments, une nouvelle étude conclut qu’à l’épicerie, la course aux aubaines continue d’être une grande motivation pour la plupart des gens. Mais cette hausse motive aussi la réduction du gaspillage alimentaire pour une grande partie de la population qui ne veut tout simplement plus mettre ses aliments – et son argent – à la poubelle.

La fin d’une année amène son lot de bilans et de prévisions pour celle qui arrive. Cette fois, c’est le Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, en partenariat avec Caddle, qui nous sert quelques prévisions sur ce qui pourrait bien (ou non) se retrouver dans nos assiettes l’année prochaine.

Et une chose devrait y être pour beaucoup de gens : les restants, puisque la réduction du gaspillage alimentaire est dans les priorités de bien des Canadiens. Pratiquement un répondant sur deux dit vouloir mieux planifier ses repas et sa liste d’épicerie, alors que 36 % des participants ont l’intention de manger plus de restants l’année prochaine.

Étonnamment, le « sauvetage alimentaire » en général, donc que ça soit par l’intermédiaire d’une application ou en achetant les produits moins frais en solde au commerce, n’est toujours pas très populaire. Seulement 7 % des participants à l’enquête disent vouloir le pratiquer en 2024. Les chercheurs de l’Université Dalhousie ont sondé 5000 Canadiens pour en arriver à ces conclusions.

Toujours dans le désir de moins gaspiller, un Canadien sur quatre entend miser sur des aliments qui ont des durées de vie plus longues et une plus grande proportion encore, 33 %, va congeler ou même mettre en conserve ses aliments pour s’assurer de ne pas les perdre. D’ailleurs, 13 % des gens veulent cuisiner davantage.

« Les résultats de cette année révèlent un changement important dans la manière dont les Canadiens abordent leurs choix alimentaires, en mettant davantage l’accent sur la durabilité, la santé et l’approvisionnement local », a indiqué la directrice de recherche du Laboratoire, Janet Music, qui y voit « une prise de conscience croissante des consommateurs quant aux impacts plus larges de leurs décisions en matière d’alimentation ».

Les prix, les prix, les prix

Les derniers sondages faits auprès des consommateurs démontrent que l’on cherche déjà les aubaines à l’épicerie ; cette habitude ne fera que s’accentuer puisque c’est la principale habitude que les Canadiens veulent changer (augmenter l’attention sur les soldes et les promotions), en plus d’utiliser des coupons et de tirer avantage des programmes de fidélité de leurs épiceries.

La grande majorité, huit sur dix, croit que les prix vont continuer d’augmenter à l’épicerie. Rappelons que la même université a récemment calculé qu’il faudra débourser 966 $ de plus l’année prochaine pour faire son épicerie, dans son Rapport sur les prix alimentaires pour 2024 au Canada (réalisé en partenariat avec d’autres institutions).

D’ailleurs, c’est le prix qui guide le choix d’un nouveau détaillant en alimentation pour 78 % des consommateurs. La qualité a quand même son importance (51 %), de même que la proximité (43 %).

Moins de collations, d’alcool et de sorties au resto

Il reste que la hausse des prix impose des choix pour plusieurs qui s’attendent à diminuer leurs achats dans certaines catégories, surtout les collations et les plats préparés, mais aussi la viande. C’est 31 % des participants à cette étude qui s’attendent à acheter moins de viande l’année prochaine. L’alcool compte également parmi les dépenses que plusieurs (28 %) s’attendent à réduire, une tendance déjà amorcée ici puisque la Société des alcools du Québec a dévoilé en septembre dernier que la valeur de son panier d’achats moyen est en baisse.

Finalement, très mauvaise nouvelle pour les restaurateurs qui observent déjà des baisses d’achalandage. Selon cette étude, pratiquement quatre personnes sur dix veulent fréquenter moins souvent les restaurants l’année prochaine et 12 % ont l’intention de ne pas y aller du tout.

En savoir plus
  • 15 %
    Seulement 15 % des consommateurs ont l’intention d’acheter plus d’aliments biologiques et locaux et 12 % veulent miser davantage sur les produits équitables.
    Source : Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie
    20,5 %
    Un consommateur sur cinq compte acheter davantage de produits génériques ou de marques de distributeur l’année prochaine.
    Source : Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie