(Toronto) Un rapport de BloombergNEF révèle que si les cinq premières banques canadiennes figurent parmi les plus gros bailleurs de fonds du secteur de l’énergie à l’échelle mondiale, elles se classent parmi les pires des 100 premières lorsqu’il s’agit de la part de ce financement consacrée aux sources d’énergie à faible teneur en carbone.

Le rapport indique qu’en 2022, les banques du monde entier ont consacré environ 73 cents à l’énergie à faible teneur en carbone pour chaque dollar consacré à l’approvisionnement en combustibles fossiles, soit un ratio de 0,73 pour un. C’est bien loin du ratio de quatre pour un que le rapport indique qu’elles doivent atteindre au cours de cette décennie pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C.

Les plus grandes banques canadiennes affichent des ratios allant de 0,45 : 1 pour les 18,9 milliards de financement de l’énergie de la BMO, ce qui lui vaut la 88e place du classement, à 0,32 : 1 pour les 35,9 milliards de financement de la Banque Scotia, ce qui la place en dehors du top 100.

Entre les deux, la Banque CIBC avait un ratio de 0,41 : 1 pour ses 17,9 milliards de financement, la RBC un ratio de 0,37 : 1 pour ses 42,7 milliards, et la Banque TD un ratio de 0,35 : 1 pour ses 30,2 milliards de financement, ce qui la plaçait au bas de la liste des 100 banques.

La Banque Nationale est un cas à part, avec 1,10 $ de financement à faible émission de carbone pour chaque dollar investi dans les combustibles fossiles pour ses 14,9 milliards de financement, ce qui lui permet de se classer au 52e rang mondial.

Le rapport montre que les ratios de la BMO, de la TD et de la Banque Scotia se sont détériorés par rapport à 2021, que celui de la RBC est resté inchangé, tandis que ceux de la CIBC et de la Banque nationale se sont améliorés.

Richard Brooks, directeur de la finance climatique à l’organisation environnementale Stand.earth, a déclaré dans un communiqué qu’il était déçu de voir le manque de progrès des banques en matière de solutions climatiques, alors que le monde ressent déjà les effets des conditions météorologiques extrêmes.

« Aucune banque ne fait sa juste part du travail nécessaire à la transition de nos systèmes énergétiques mondiaux. En fait, elles continuent d’aggraver le problème », a-t-il déploré.

Les banques n’ont pas fait de commentaires dans l’immédiat.