Personne ne veut être le collègue éméché qui tient des propos incongrus au party de bureau et qui rentre le lundi matin les yeux rivés au sol. Même si les temps changent et les mœurs évoluent, il existe des règles d’or en matière d’étiquette.

Noël s’en vient, c’est la fin d’année et le patron invite ses troupes à festoyer au party de bureau annuel. Qu’on soit accompagné ou pas, le contexte de cette rencontre demeure professionnel, rappelle Erika Roy, consultante en étiquette.

« Même si c’est un évènement social, le party demeure une extension du bureau, dit-elle. Je pense qu’on a avantage à garder cela en tête lorsqu’il est question de tenue vestimentaire et de consommation d’alcool. »

Doucement sur l’alcool

La consommation d’alcool est justement LE piège à éviter. Selon les trois spécialistes en étiquette interrogées, il s’agit de l’erreur la plus fréquente, qui revient d’année en année. « Selon notre tolérance, il vaut mieux s’en tenir à un ou deux verres, indique Marianne Camirand, consultante en savoir-vivre moderne. On ne veut pas être l’employé qui consomme trop et qui n’a plus le contrôle sur ce qu’il dit ou fait ! »

En ce qui concerne la nourriture, c’est un peu la même chose, prévient Mme Roy. L’idée n’est pas de se gaver au buffet ou d’avoir constamment la bouche pleine. « On peut même manger un peu avant de partir », conseille-t-elle.

Faire du réseautage

Pour Julie Blais-Comeau, spécialiste de l’étiquette, le plus important est de se mêler aux autres et de profiter de cette occasion pour faire du réseautage. « Le party de bureau, c’est une célébration pour nous permettre de tisser ou renforcer des liens, souligne-t-elle. L’employeur choisit de mettre du temps et de l’argent dans cet évènement. S’il y a un party de bureau, on devrait y aller, et si on y va, on devrait participer activement à la soirée. »

Cela ne veut pas dire de « voler la vedette », glisse-t-elle, mais d’être un « semeur de joie ». « On complimente, on félicite, on prend des nouvelles », dit Mme Blais-Comeau.

On est pris au dépourvu en matière de sujets de conversation ? On demande à l’autre comment il passera le temps des Fêtes, quelle est sa tradition préférée, sa recette de dinde, etc. « À l’ère de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, il vaut mieux éviter les sujets qui invitent au conflit ou font appel à nos valeurs, signale Julie Blais-Comeau. On cherche les similitudes, pas les différences ! »

PHOTO FOURNIE PAR ERIKA ROY

Erika Roy, consultante en étiquette

Ainsi, selon Erika Roy, quatre sujets sont à éviter : la politique, le sexe, la religion et… le travail. « J’ajouterais que nos soucis de santé sont à proscrire », précise-t-elle.

Mme Camirand est du même avis : le party de bureau n’est pas l’endroit pour « régler des dossiers ». « On ne parle pas affaires, on n’est pas là pour régler des comptes. Et on ne tient pas un monologue non plus ! Ce n’est pas pour rien qu’on a deux oreilles et une bouche… »

Droit à l’image : comme une téléréalité

La question du droit à l’image est au cœur de ces rencontres sociales informelles : l’utilisation des photos, vidéos ou renseignements personnels devrait être régie de façon rigoureuse et respectueuse sur les réseaux sociaux. « Il faut penser que le party de bureau est comme une téléréalité qui peut être visionnée en boucle, spécifie Mme Blais-Comeau. Tout ce qu’on dit ou fait pourrait être enregistré ou filmé par quelqu’un… et devenir viral. »

Bien sûr, il existe là aussi un code d’éthique que l’on peut soi-même adopter… mais on ne détient pas le contrôle sur les comportements et gestes des autres. « Il faut demander la permission avant de publier quoi que ce soit, fait valoir Julie Blais-Comeau, sans quoi il peut y avoir atteinte à la réputation. »

Elle utilise le test « des deux frigos » : est-ce que ce que l’on souhaite publier (photo, vidéo, commentaire) pourrait être affiché sur notre frigo à la maison, serions-nous à l’aise que nos visiteurs le voient ? Même chose pour le frigo au bureau : serions-nous d’accord avec l’affichage devant les collègues, les clients et les patrons ?

« Si la réponse est oui, c’est parfait, lance-t-elle, mais en cas de doute, on s’abstient ! »

Dire merci pour l’organisation

Dernière règle, et non la moindre : remercier les organisateurs. Que ce soit sur place, par courriel le lendemain ou, encore mieux, par une note manuscrite déposée sur le bureau de la personne responsable. « On le sait, c’est de l’ouvrage, organiser le party de bureau ! Montrer sa reconnaissance, c’est la moindre des choses », conclut Marianne Camirand.

Lisez « L’étiquette du cadeau professionnel »