Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

L’étude

Regard sur l’intégration du développement durable en entreprise

Au Québec, les entrepreneurs connaissent très peu les objectifs de développement durable de l’ONU (ODD), révèle un vaste sondage d’Evol, qui collabore régulièrement avec le Réseau Mentorat pour l’Indice entrepreneurial québécois. Des 5000 personnes qui ont répondu au sondage entre décembre 2022 et février 2023, seulement 17,4 % disent connaître les ODD. Les femmes, les 18-34 ans et les diplômés universitaires sont ceux qui connaissent le mieux les ODD. Plus du tiers (36,6 %) des entrepreneurs québécois affirment avoir fait une place au développement durable en amont de la création de leur entreprise, 28,2 % dès les premières réflexions sur leur projet d’affaires et 8,4 %, au moment de rédiger leur plan d’affaires. Le mythe voulant que même si les petites entreprises souhaitent apporter leur contribution, elles n’aient qu’un impact minime est faux, soutient Evol dans son rapport. Si elles bénéficient d’un accompagnement adéquat, elles ont le potentiel d’être de véritables agentes de changement.

Source : Evol

Le conseil

Éviter le verbe falloir

Le verbe falloir est à proscrire du vocabulaire d’un leader performant, affirme l’administrateur de sociétés et ancien formateur de cadres Eric Ellyson. Un leader passe une importante partie de ses journées à animer et à diriger des réunions, explique celui qui a été gestionnaire chez Bombardier, Cascades et Groupe Soucy. Les réunions visent à résoudre des problématiques ou à assurer la progression de projets en cours, relate-t-il. « J’ai trop souvent entendu la personne assise au bout de la table utiliser la formule “Il faut absolument régler cette problématique”. Cette consigne crée beaucoup de confusion. Lorsqu’un leader dit : “Il faut que…” », qui fera le travail ? Et quand ? Le verbe falloir n’amène personne à passer à l’action. Il ne fait que renforcer une problématique. Un leader performant utilisera plutôt une formulation du type « Paul, j’aimerais que tu [t’attaques à] cette problématique dès cet après-midi. Mes attentes sont… Je nous convoque une rencontre de suivi jeudi cette semaine afin de faire le point ». »

Le chiffre

52 000

C’est le nombre de nouveaux ingénieurs dont le Québec aura besoin d’ici 10 ans. Avec la croissance économique et les départs à la retraite, certains génies pourraient même avoir un déficit de main-d’œuvre. Cette rareté se fera particulièrement sentir dans les Laurentides, Lanaudière, Chaudière-Appalaches et la Capitale-Nationale. Le génie informatique connaîtra une hausse en demande de main-d’œuvre de 73 %, le génie chimique, de 47 % et le génie aérospatial, de 30 %. Ces données proviennent des Projections de l’offre et de la demande en main-d’œuvre en génie au Québec de l’Ordre des ingénieurs du Québec en collaboration avec Aviseo Conseil. À noter que l’on prévoit des surplus en génie civil et de légers surplus en génie mécanique et industriel. Les bourses offertes par le gouvernement du Québec dans des programmes ciblés ont permis d’augmenter le nombre de diplômés en génie, constate l’Ordre.

Source : Ordre des ingénieurs du Québec

La tendance

Les photos sur les profils d’embauche

Un candidat qui porte des lunettes est-il susceptible d’être un bon développeur ? C’est ce que croient les employeurs qui utilisent des plateformes de recrutement en ligne aux États-Unis. Pressés, ils ont tendance à se tourner vers les photos de profil lorsqu’ils doivent comparer deux candidats aux compétences comparables lors de la décision finale, selon une étude de la Harvard Business School. Ce qui rend le look « parfait » dépend du travail à accomplir. Les employeurs qui recherchent un programmeur ont un penchant pour les candidats avec une barbe, des lunettes et un ordinateur visible dans la photo. Pour les graphistes, les lunettes comptent aussi, mais surtout une photo de qualité et le fait d’être une femme. Dans leur étude, les chercheurs ont examiné six mois de données collectées par Freelancer.com, soit plus de 2 millions de candidatures et 63 014 emplois. « Les perceptions de l’adéquation à l’emploi peuvent aller au-delà des préjugés connus (sexe, race et beauté) et sont spécifiques à la catégorie d’emploi », concluent les auteurs.

Source : Harvard Business School

L’inspiration

Faut-il ressortir nos machines à écrire ?

Revenir à cinq jours par semaine au bureau, c’est comme passer d’un ordinateur à une machine à écrire, affirme sans détour dans le Globe and Mail Eileen Dooley, spécialiste du développement des talents et du leadership établie à Calgary. Pourquoi faudrait-il abolir cette façon révolutionnaire de travailler que nous avions trouvée avec la pandémie ? C’est comme si après avoir introduit les messages vocaux, les employeurs décidaient de revenir aux messages sur papier rose écrits par des réceptionnistes. Heureusement, ceux qui s’en souviennent sont déjà à la retraite. Les seules personnes qui souhaitent abolir le télétravail ou le travail hybride, ce sont les employeurs, soutient la spécialiste. Pourquoi vouloir revenir en 2019 quand on sait que la flexibilité rend les employés plus heureux ? Pour rentabiliser les espaces de travail des centres-villes ? Alors il faut les réduire, affirme-t-elle. Les entreprises y gagnent en réduisant leur empreinte carbone et les coûts de location. Venir au bureau pour des occasions de consolidation d’équipe, oui. Pour la rédaction de rapports ou répondre aux courriels, non.

Source : The Globe and Mail