L’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal souhaite voir bâtir le plus grand parc solaire urbain du Québec sur les toits des nombreux bâtiments industriels se trouvant sur son territoire.

Son maire Alan DeSousa en a fait officiellement l’annonce dans un discours à la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Laurent–Mont-Royal jeudi midi.

Sur la base d’une étude de la firme de génie WSP, le maire DeSousa estime à 457 MW la puissance de son parc solaire urbain, baptisé Solaris. C’est l’équivalent de la puissance installée à la centrale hydroélectrique Eastmain-1 à la Baie-James.

Toujours selon cette étude, le potentiel global des toits industriels de Saint-Laurent équivaut à une production d’énergie de 521 gigawattheures, soit suffisamment pour alimenter annuellement 24 000 foyers.

L’arrondissement de Saint-Laurent est le principal pôle d’emploi montréalais après le centre-ville. On y dénombre plus de 4000 entreprises, dont 630 manufacturières, donnant du travail à 105 000 personnes.

Toutes ces usines et tous ces entrepôts sont autant de toits plats susceptibles de recevoir des panneaux solaires. WSP a calculé que ces toits représentaient une superficie nette disponible de 4,6 millions de mètres carrés ou 850 terrains de football.

L’idée est de faire du judo. Notre zone industrielle constitue le plus important îlot de chaleur à Montréal. L’idée est d’utiliser cette fournaise à ciel ouvert pour fabriquer de l’énergie.

Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent

Selon le maire, le contexte de rareté d’énergie crée une occasion. « Construire des barrages va prendre du temps, élever des éoliennes sur des terres agricoles soulève des enjeux d’acceptabilité sociale. Le parc solaire urbain a l’avantage de pouvoir se réaliser rapidement », avance-t-il.

L’élu est pressé. Il veut voir les premières installations solaires fonctionner dès l’an prochain et achever le parc d’ici 2028.

Projet collectif

M. DeSousa prêche par l’exemple. Il a fait installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de sa mairie d’arrondissement. Des entreprises de Saint-Laurent comme Bombardier, Haléon, Air Transat, L’Oréal, IKEA et Moneris ont emboîté le pas en installant des panneaux photovoltaïques ou des murs thermiques.

La maîtrise d’œuvre du parc sera confiée à Excellence industrielle Saint-Laurent, le service de développement économique de l’arrondissement. La gouvernance exacte du projet sera déterminée dans les prochains mois. Ça pourrait prendre la forme d’une coopérative ou encore d’un partenariat public-privé, donne le maire en exemple.

« Pour moi, l’important, c’est que le projet se réalise et qu’il soit collectif », a-t-il déclaré dans son allocution.

Pour que son projet voie le jour, le maire devra convaincre des partenaires comme Hydro-Québec, le gouvernement du Québec et du Canada et les entreprises locales à collaborer. Il soutient que les premiers échanges sont positifs.

Hydro-Québec ouvre la porte au solaire

Comme un hasard ne vient jamais seul, le jour où M. DeSousa lance publiquement l’idée de Solaris, le patron d’Hydro-Québec, Michael Sabia, dévoile la mise à jour du plan stratégique d’Hydro-Québec dans lequel le raccordement de petits parcs solaires au réseau de distribution.

« L’énergie solaire et le stockage par batterie auront une contribution importante au bilan énergétique québécois, en complément de l’éolien et à l’hydroélectricité. », lit-on dans le document d’Hydro-Québec.

« De plus, nous faciliterons l’installation de panneaux solaires chez plus de 125 000 clients, est-il aussi écrit. L’autoproduction solaire pourrait satisfaire jusqu’à 45 % des besoins en électricité de ces ménages. »

En savoir plus
  • +25 %
    Heures d’ensoleillement de plus à Montréal (2051 heures par an) qu’à Paris (1662 heures)
    Source : Arrondissement de Saint-Laurent