(Calgary) La Régie de l’énergie du Canada a publié vendredi les raisons de sa décision, le mois dernier, d’autoriser la déviation de tracé du pipeline de Trans Mountain Corporation contre la volonté d’une Première Nation de la Colombie-Britannique.

Dans ses motifs écrits publiés vendredi, l’organisme de réglementation a expliqué qu’il partageait la position de Trans Mountain voulant que le fait d’être obligé de s’en tenir à un tracé et à une méthode de construction préalablement convenus, malgré les difficultés rencontrées pour creuser un tunnel dans la roche dans cette zone, entraînerait des retards inacceptables et des augmentations de coûts.

À la suite d’une présentation orale en septembre, l’organisme de réglementation s’est prononcé en faveur de la demande de Trans Mountain visant à modifier légèrement le tracé d’un tronçon de pipeline de 1,3 kilomètre devant être construit dans la région de lac Jacko, près de Kamloops, en Colombie-Britannique.

La demande de Trans Mountain s’est heurtée à l’opposition de la Nation Stk’emlúpsemc te Secwépemc, dont le territoire traditionnel traverse le pipeline et qui avait seulement accepté le tracé et la méthode de construction initialement proposés.

La Première Nation avait fait valoir que la zone avait « une profonde signification spirituelle et culturelle » pour son peuple et qu’elle avait seulement consenti à la construction du pipeline en sachant que cela minimiserait les perturbations de la surface en mettant en œuvre des méthodes de construction spécifiques sans tranchée.

Mais le régulateur a indiqué qu’il acceptait l’argument de Trans Mountain selon lequel le fait d’être obligé de continuer à tenter de creuser un tunnel dans la zone initialement proposée pourrait retarder l’achèvement du pipeline jusqu’à 10 mois, ce qui entraînerait une perte de revenus d’exploitation d’environ 2 milliards.