(New York) Le premier ministre François Legault a fermé la porte au nucléaire, du moins pour le moment.

« Pour l’instant, on ne touche pas à ça », a répondu le premier ministre lorsque questionné sur le sujet en mêlée de presse à New York, mardi.

Le gouvernement est à la recherche de nouvelles sources d’énergie. En entrevue avec La Presse Canadienne dans la résidence officielle du Québec à New York, François Legault affirme qu’il existe bon nombre d’avenues à explorer : l’efficacité énergétique ; les négociations avec Terre-Neuve-et-Labrador au sujet de Churchill Falls et Gull Island ; rehausser les barrages existants et en construire de nouveau. Le nucléaire n’en fait pas partie. « Ce n’est pas dans les projets », a-t-il assuré.

Or, le premier ministre semblait ouvert à la question du nucléaire il y a quelque temps. En août, Radio-Canada rapportait que le premier ministre avait évoqué l’idée du nucléaire devant des dizaines de députés à l’Assemblée nationale en avril dernier.

Encore au mois d’août, on apprenait qu’Hydro-Québec évaluait la possibilité de rouvrir la centrale nucléaire Gentilly-2, fermée depuis 2012.

Questionné sur la déclaration de son chef mardi, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a maintenu sa ligne. « En ce moment on regarde tout ce qui est possible parce qu’on sait qu’on a un déficit important au niveau de l’offre qu’on a d’électrons verts », a-t-il affirmé.

Une étape de plus pour la ligne Québec-New York

Le premier ministre Legault a participé mardi matin à l’annonce du début de la construction de la station de conversion de New York de la ligne de transport Champlain Hudson Power Express. La gouverneure de l’État de New York, Kathy Hochul, était présente lors de l’annonce.

En novembre 2021, Hydro-Québec a signé un contrat avec la New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA) pour l’exportation de 10,4 térawattheures d’électricité vers la métropole américaine durant 25 ans.

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

En novembre 2021, Hydro-Québec a signé un contrat avec la New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA) pour l’exportation de 10,4 térawattheures d’électricité vers la métropole américaine durant 25 ans.

Alors que le gouvernement québécois ne cesse d’affirmer que plus d’énergie va être nécessaire pour de futurs projets économiques – particulièrement la filière batterie –, François Legault ne voit pas de contradiction à vendre de l’électricité aux Américains.

« Que ce soit ce contrat-là ou le contrat pour des entreprises qui viennent s’installer au Québec, c’est à même les surplus qu’on a actuellement au Québec. Maintenant on a des dizaines de propositions de projets d’investissement au Québec où là on aurait besoin d’électricité additionnelle », a-t-il expliqué.

Cette ligne permettra de pourvoir à l’équivalent de 20 % des besoins de la ville de New York en électricité. Sa mise en service est prévue pour mai 2026. Les retombées sont estimées à 30 milliards, selon le premier ministre. Est-ce que cet argent pourra servir à financer de nouveaux barrages ?

« C’est sûr que les futurs projets vont coûter plusieurs dizaines de milliards de dollars. Hydro-Québec a une capacité d’emprunt quand même. C’est une entreprise qui est très saine. C’est sûr que ces revenus-là, ça vient améliorer le portrait d’Hydro-Québec », a-t-il soutenu.