(Montréal) Avec le ralentissement économique, Montréal International a accompagné moins de projets d’investissements étrangers dans la région du Grand Montréal au cours de la première moitié de l’année, mais l’organisme assure qu’il profite de ce ralentissement pour cibler les projets « les plus structurants ».

Les entreprises sont plus réticentes lorsque vient le temps de réaliser des investissements dans un contexte de ralentissement économique et de tensions géopolitiques, constate le vice-président, Investissements étrangers, de Montréal International, Alexandre Lagarde, en entrevue. « L’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt ont quand même un impact sur l’investissement. »

Au cours de la première moitié de l’année, Montréal International a accompagné 46 projets d’investissements directs étrangers, comparativement à 55 au cours de la même période l’an dernier, selon les données préliminaires de l’organisme. La valeur totale des projets a décliné de 15,9 % pour s’établir à 1,38 milliard.

M. Lagarde juge qu’il s’agit de « bons résultats ». Il souligne que les années précédentes avaient été marquées par l’effervescence des investissements dans le secteur des technologies durant la pandémie. Le ralentissement du secteur éclipse une reprise dans d’autres industries stratégiques pour l’économie montréalaise, comme l’aéronautique. Le fait que les deux industries n’aient pas évolué en synchronisme démontre les avantages d’une économie diversifiée, selon lui.

Il souligne également que 27 des 46 projets accompagnés proviennent d’entreprises qui font leurs premiers pas à Montréal. « On a plus de projets d’implantation qu’on a de projets d’expansion de filiale. Généralement, c’est à peu près moitié-moitié. Ça démontre que la force d’attraction, elle est toujours là. »

Des secteurs prioritaires

Le ralentissement de l’économie n’est pas le seul défi avec lequel doit composer Montréal International. La rareté de la main-d’œuvre et la fin des surplus d’électricité attendue pour 2027 doivent être prises en compte quand l’organisme décide d’attirer un projet. « Ça ne serait pas le fun si ce n’était pas difficile », lance M. Lagarde à la blague.

Montréal International a ainsi décidé de cibler les entreprises qui peuvent apporter de nouvelles expertises dans les écosystèmes les plus stratégiques pour le Québec et la région du Grand Montréal. « L’idée, ce n’est pas de faire du volume à tout prix, ce n’est pas le but de notre action sur le terrain. »

La stratégie est en ligne avec celle d’Investissement Québec. Le président d’Investissement Québec International, Hubert Bolduc, a mentionné lors d’une entrevue en mai que le bras financier du gouvernement du Québec avait l’intention de cibler les investissements convoités « de manière chirurgicale ».

Pour Montréal International, l’aérospatiale, les sciences de la vie, l’intelligence artificielle et les technologies qui permettent de lutter contre les changements climatiques font partie des secteurs privilégiés.

L’organisme cherche à trouver des candidates qui viendront combler un chaînon manquant dans les différents écosystèmes de la région. M. Lagarde donne l’aviation verte en exemple. L’an dernier, Montréal International a accompagné l’entreprise Ricardo – à ne pas confondre avec l’entreprise du célèbre chef cuisinier – qui travaille avec le constructeur de moteurs Pratt & Whitney Canada sur un projet de moteur hybride.

Les salaires versés par les entreprises accompagnées au cours des six premiers mois de l’année sont une démonstration des retombées de l’approche ciblée de Montréal International. Le salaire annuel moyen est de 95 687 $, contre 83 535 $ pour les projets accompagnés l’an dernier durant la même période. « Ça demeure, comme dirait (le premier ministre) François Legault, des emplois qui sont très payants. »