Dans un geste rare, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) joint sa voix aux acteurs qui ont déjà condamné la décision de Meta de bloquer l’accès aux médias canadiens et appelle au boycottage du géant numérique.

L’organisation a décidé elle aussi de mettre fin à ses achats de publicité sur Facebook et Instagram et demande à ses membres de se mobiliser pour protéger les médias.

« C’est une position qui se justifie parce que Meta fait preuve d’un manque de respect envers les institutions démocratiques du Canada et envers sa population », explique Michel Leblanc, président de la CCMM.


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Les sommes en jeu pour la Chambre, d’environ 110 000 $ l’an dernier, ne sont pas énormes, convient Michel Leblanc, mais elles s’ajoutent aux autres. « C’est de l’argent qui va être redistribué vers d’autres sources et qui va alimenter des concurrents », estime-t-il.

« Personne n’est au-dessus de nos lois »

Le gouvernement du Canada, celui du Québec et la Ville de Montréal, entre autres, ont déjà décidé de ne plus acheter de publicité de Meta. La société mère de Facebook et Instagram a décidé de ne plus relayer de contenu provenant des médias canadiens en représailles contre la Loi sur les nouvelles en ligne (projet de loi C-18) qui veut forcer les géants du web à payer pour le contenu des médias qu’ils utilisent et monétisent.

Selon Michel Leblanc, la Chambre de commerce de Montréal devait répondre à ce bras de fer de Meta. « L’absence de sources journalistiques sûres et reconnues sur ces plateformes représente un danger majeur pour la vérification de l’authenticité de l’information et donc pour la vitalité de notre démocratie », souligne l’organisation dans une lettre ouverte publiée jeudi. « Nous lançons aujourd’hui un message sans équivoque à toutes les entreprises et les invitons à se joindre au boycottage de Meta. Personne n’est au-dessus de nos lois. »

Cette prise de position reflète « un fort consensus » des membres de la chambre, assure Michel Leblanc.

Hélène Baril, La Presse