La sécheresse qui fait flamber les forêts du nord n’a pas vidé les réservoirs d’Hydro-Québec, mais elle complique les activités de ses employés sur place, dont certains ont dû être évacués.

C’est une année particulière, selon le porte-parole de la société d’État, Francis Labbé. « L’hiver a été moins neigeux au nord, et le couvert de neige a fondu plus vite, ce qui explique la sécheresse et les incendies », dit-il.

Le niveau des grands réservoirs d’Hydro-Québec, qui est toujours au plus bas à la fin de l’hiver, n’est pas préoccupant, selon lui.

Même si nous vivons un printemps et un début d’été plus secs que les dernières années sur le nord du Québec, dans l’état actuel des choses, les stocks énergétiques dans nos réservoirs ne soulèvent aucune inquiétude.

Francis Labbé, porte-parole d’Hydro-Québec

Hydro-Québec gère 27 réservoirs dont la capacité de stockage équivaut à 173 térawattheures d’électricité, soit l’équivalent des besoins en électricité du Québec pendant un an. Les plus importants de ces réservoirs sont situés dans le nord du Québec, où les forêts brûlent depuis un mois.

Le niveau d’eau dans les réservoirs est une information qu’Hydro-Québec dévoile seulement deux fois par année, « pour des raisons commerciales », a fait savoir son porte-parole.

La dernière divulgation remonte au 1er janvier 2023 et indique que le stock d’eau accumulée était supérieur à celui de l’année précédente. Depuis 2014, la tendance des niveaux d’eau est à la hausse.

« À plus long terme, les prévisions reliées aux changements climatiques laissent entrevoir une hausse des précipitations entre 5 et 10 % sur le Nord-du-Québec, précisément où nous avons nos grands réservoirs », dit le porte-parole.

Des activités perturbées

Le feu a quand même perturbé le réseau d’Hydro-Québec. La fumée très dense et chargée de particules fines a perturbé des lignes de transport et provoqué trois pannes depuis le 1er juin, indique Francis Labbé.

Deux cents travailleurs des centrales proches des principaux foyers d’incendie étaient toujours évacués vendredi au cas où la fumée deviendrait intolérable et que l’unique route d’accès serait inaccessible.

Les incendies de forêt sont fréquents dans le nord du Québec en cette période de l’année et Hydro-Québec a une entente avec la SOPFEU qui s’occupe généralement de la protection de ses installations. Cette année, en raison du nombre et de l’ampleur des incendies, la société d’État est allée elle-même au combat.

« On a pris des initiatives nous-mêmes, parce que la SOPFEU est dans le jus, dit Francis Labbé. On a fait surtout du déboisement alentour des postes pour enlever du carburant au feu. »