Cette semaine, Farnel Fleurant, membre du Black Wealth Club (BWC) et fondatrice de Workind, une entreprise qui donne aux employeurs les moyens de prendre soin de la santé globale de leurs employés, répond à nos questions sur le leadership.

Vous êtes membre du Black Wealth Club. De quelle façon ce club vous aide-t-il dans votre cheminement d’entrepreneure ?

J’ai voulu me joindre au regroupement à la fois pour redonner à ma communauté et aussi pour m’entourer de gens d’affaires, de professionnels, d’entrepreneurs de la communauté pour créer de la richesse au sein des communautés noires.

J’ai pu participer à des rencontres intimes ou privées avec des dirigeants inspirants comme Condoleezza Rice, des gens auxquels je n’aurais pas pu avoir accès autrement. Je viens chercher le réseau, les connaissances, j’apprends beaucoup par osmose. Je rêve d’avoir une conversation avec Oprah Winfrey.

Le club est un réseau d’entraide. On s’ouvre des portes, on partage l’information, des relations, et on s’instruit. L’accès à la communauté des affaires, c’est vraiment un défi pour tout le monde, mais ça l’est encore plus quand on est une femme qui fait partie d’une minorité. Je suis née à Montréal et j’ai grandi dans le milieu des affaires.

En affaires comme n’importe quoi dans la vie, ce n’est pas ce que tu fais, mais qui tu connais et l’information que tu as qui sont déterminants.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Farnel Fleurant, membre du Black Wealth Club (BWC) et fondatrice de Workind

Vous travaillez avec différents employeurs. Observez-vous qu’ils font réellement des efforts pour la diversité, l’équité et l’inclusion ?

Ça dépend des entreprises. Oui, il y en a vraiment qui se démarquent positivement, qui font un réel effort, ils sont cohérents dans leurs actions, ça fait partie de leur ADN et ce n’est pas une initiative pour un mois.

Mais il y en a qui font moins bien et surfent sur la tendance. Ils vont mettre des initiatives en place, créer un comité ou même créer un poste pour dire « on a embauché quelqu’un pour faire ça », mais ce n’est pas l’affaire d’une seule personne, et l’initiative n’est pas cohérente. On le sent à des kilomètres.

Les comportements et la composition des C. A. et de la haute direction sont des signaux qui témoignent qu’on est dans la bonne voie, parce qu’ils montrent l’exemple.

Quels sont les avantages pour un gestionnaire, un employeur ou un dirigeant d’entreprise de se soucier autant du bien-être de ses employés ?

C’est évident qu’il y a un gain en matière de motivation, de productivité et de performance, parce que je mets en place des outils pour réduire la charge mentale des employés. Tu améliores leur expérience. Ils ont une reconnaissance.

En tant qu’organisation, il y a aussi tout le positionnement comme employeur sur le plan du rayonnement, le fait de se démarquer dans un marché compétitif, d’avoir un avantage pour le recrutement et la mobilisation des ressources.

J’ai créé Workind dans une optique de rémunération globale, parce que je voulais que tous les employés y aient accès. Je me suis rendu compte que les employeurs veulent aussi reconnaître les employés, et pas seulement en leur offrant une carte-cadeau, mais en ayant un impact sur le bien-être en général des employés. Les organisations se questionnent : qu’est-ce qu’on peut faire de plus, parce que ce qu’on fait ce n’est pas assez.

Selon vos observations, est-ce la majorité des employeurs qui ont ce souci-là ?

On est biaisé, parce qu’on est une solution conçue pour les employeurs qui sont bienveillants. Ce sont ceux qui prennent soin de leurs employés, qui offrent de bons salaires, une assurance collective et qui veulent se démarquer en allant plus loin, qui sont des leaders en matière d’expérience employés.

Quand je fais de la prospection, je rencontre des employeurs qui me disent : « C’est vraiment intéressant, mais j’ai d’autres défis, des problèmes plus grands à régler, des enjeux de recrutement, en lien avec la rémunération ou avec la réputation. » Ils ont un travail de fondation à faire en priorité.