Il n’y a « pas beaucoup » de noms sur la liste des repreneurs potentiels pour Medicago, convient le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Autrement, cette biopharmaceutique établie à Québec aurait déjà été vendue par son propriétaire, le conglomérat Mitsubishi.

« Écoutez, ils [Mitsubishi] ont probablement cherché quelqu’un, a-t-il souligné, lundi, en marge de la présentation des résultats annuels de Montréal International, au centre-ville de la métropole. C’est une technologie qu’on aime beaucoup, mais il y a quand même eu plusieurs centaines de millions de dollars investis à date et aucun revenu. »

M. Fitzgibbon n’a pas indiqué combien d’entreprises s’intéressaient à Medicago. Certaines ont « levé la main », assure-t-il. Québec travaille d’arrache-pied avec Ottawa pour éviter une liquidation de la biopharmaceutique, qui a obtenu le soutien des gouvernements à maintes reprises dans le passé.

Mitsubishi a jeté l’éponge le 2 février dernier en annonçant son intention de liquider les actifs de la compagnie. Le conglomérat nippon avait évoqué des « changements importants qui se sont produits sur la scène internationale contre la COVID-19 depuis l’autorisation du Covifenz » – le vaccin à base de plantes développé par Medicago. Approuvé par Santé Canada en février 2022, le vaccin avait été rejeté par l’Organisation mondiale de la santé en raison des liens de la biopharmaceutique avec l’industrie du tabac.

Le cigarettier Philip Morris, qui était un actionnaire de Medicago avec une participation de 21 %, s’était par la suite départi de ses titres. Cela semble être survenu trop tard.

François Arcand, qui avait cofondé Medicago aux côtés de Louis-Philippe Vézina en 1997, avait dénoncé le processus mis en place par la multinationale japonaise, dans une lettre adressée à Jean-Marc Gilson, chef de la direction de Mitsubishi Chemical Group que La Presse avait obtenue.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

François Arcand, qui avait cofondé Medicago aux côtés de Louis-Philippe Vézina en 1997, avait dénoncé le processus mis en place par la multinationale japonaise.

Interrogé sur cette sortie, M. Fitzgibbon a répondu que Mitsubishi sait qu’elle doit travailler avec les gouvernements Legault et Trudeau si elle souhaite obtenir quelque chose pour Medicago.

« Nous sommes confiants dans ce processus, affirme le ministre. Est-ce qu’on va réussir ? C’est encore prématuré de conclure. »

Medicago a obtenu un prêt de 75 millions du gouvernement québécois – qui doit être remboursé – et 176 millions d’Ottawa.