Les consommateurs paieront deux cents de plus pour leur litre de lait à 2 % de matière grasse à partir du 1er février 2023. La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) en a fait l’annonce jeudi en fin de journée, quelques jours après avoir tenu des audiences sur la question.

Actuellement, dans la région 1 – qui touche la plus grande partie du Québec –, le prix minimum au détail pour un carton contenant un litre de lait 2 % de matière grasse est de 1,99 $, alors que son prix maximum est de 2,15 $.

En février, le prix plancher sera fixé à 2,00 $ et le prix plafond atteindra 2,17 $. Généralement, les détaillants paient leur lait au prix minimum déterminé par la Régie et le revendent au prix maximum. Rappelons que la Commission canadienne du lait a recommandé une hausse du coût du lait à la ferme de 2,2 % à partir de février 2023, ce qui laissait présager une augmentation de son prix au détail, déterminé au Québec par la RMAAQ. Les hausses autorisées par celle-ci varient selon les formats, mais correspondent en gros à 1 %.

Aux fins de comparaison, en février 2014, les consommateurs déboursaient un montant maximum de 1,78 $ pour le même produit. Il a augmenté d’un cent en 2015. Il est passé à un prix plafond de 1,82 $ en 2016, à 1,85 $ en 2018 et à 1,93 $ en 2020. À noter que certaines années, la RMAAQ a annoncé deux hausses.

Avec cette nouvelle décision, la marge de profit des détaillants, qui était de 16 cents depuis 2018, passe à 17 cents. Lors des audiences tenues lundi, le directeur général de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Yves Servais, a affirmé que certains propriétaires pourraient finir par décider de ne plus vendre de lait de base si leur marge de profits sur ce produit continuait de fondre comme neige au soleil. L’AMDEQ réclamait une indexation de cette marge de 16 cents. De son côté, l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA) souhaitait que la marge passe de 16 à 18 cents.

« À court terme, la hausse de 0,01 $ est un rattrapage sur les dernières années où il n’a pas eu de hausse pour les détaillants, a indiqué Stéphane Lacasse, directeur des affaires publiques et gouvernementales de l’ADA. Cependant, à long terme, il faudra que les hausses annuelles soient également reflétées dans les écarts pour protéger nos marges bénéficiaires. »

Le prix maximum du lait à valeur ajoutée (carton muni d’un bouchon de plastique, lait biologique, lait sans lactose) n’est pas déterminé par le Régie. Il peut donc être plus intéressant pour certains détaillants de vendre ces produits et de leur donner davantage d’espace sur les rayons, au détriment du lait de base que l’on retrouve dans des cartons (sans bouchon en plastique) et en sacs.