Malgré les efforts de promotion des transports en commun, ce sont l’accessibilité en voiture et la disponibilité du stationnement qui attireraient davantage les Montréalais vers le centre-ville, suggère un sondage.

Quelque 70 % des répondants rencontrés cet automne ont évoqué la mobilité comme principal facteur qui les attirerait davantage vers le quartier, selon un sondage Léger réalisé pour le compte de Montréal centre-ville, l’association commerciale locale.

« Le tiers des répondants considèrent qu’améliorer l’accès en voiture (26 %) et davantage de stationnements (27 %) les inciterait à visiter plus souvent le centre-ville », indique le document, dont La Presse a obtenu copie.

Les 950 personnes rencontrées en face à face par Léger indiquent aussi vouloir « plus de festivals gratuits dans les rues », des « espaces publics plus propres », ainsi que « plus de verdure ».

Le président de Montréal centre-ville, Glenn Castanheira, a fait valoir que la demande des répondants pour plus d’accès en automobile pouvait constituer un piège. Beaucoup d’entre eux disent par ailleurs qu’ils aiment le centre-ville pour s’y balader et apprécient son atmosphère.

« On ne va pas se promener sur le boulevard Taschereau, a-t-il illustré. Il faut faire attention, il faut s’attaquer à la mobilité, mais pas au détriment de l’expérience au centre-ville. »

La solution : améliorer la visibilité des dizaines de milliers de places de stationnement intérieures, de nouvelles rues piétonnes « de façon stratégique » ou améliorer l’accès aux transports en commun. « Les gens traversent des océans pour venir au centre-ville ? Bien les gens devraient être capables de traverser un pont pour venir au centre-ville », a-t-il ajouté.

Travailleurs et usagers du centre-ville

Par ailleurs, Montréal centre-ville se dit encouragé par les données du sondage qui montrent que les travailleurs et les étudiants du centre-ville fréquentent aussi le quartier par plaisir ou pour y obtenir un service. Une base solide pour le retour de ces individus au centre-ville plusieurs fois par semaine, malgré le télétravail.

« Un des grands changements que la pandémie a amenés, c’est qu’on ne vient plus au centre-ville par obligation, ça ne sert à rien de dire à ton employé : viens au centre-ville, je t’oblige, a illustré Glenn Castanheira. C’est fini, ce temps-là. »

Ce « ne sont pas juste des travailleurs du centre-ville, ce sont des usagers du centre-ville », a-t-il ajouté.

Le sondage révèle d’ailleurs que l’offre de divertissement, commerciale et gastronomique du centre-ville est très largement reconnue par les habitués du coin, mais aussi par la population québécoise en général.

Selon M. Castanheira, la fréquentation du centre-ville est presque revenue à son niveau prépandémique en termes de personnes présentes dans la zone géographique — tel que calculée en nombre de connexions cellulaires. « Des trois plus grandes villes canadiennes, on est en première place », a-t-il dit.

Léger a interrogé en face à face 1021 personnes au centre-ville, pour une marge d’erreur de 3,04 %, 19 fois sur 20. La maison de sondage a également soumis ses questions à 1404 internautes québécois, un volet de l’étude qui ne comporte pas de marge d’erreur puisqu’il utilise un échantillon sélectionné. Les deux sondages ont été réalisés entre le 26 août et le 29 septembre.