Le tout premier Sommet Climat Montréal s’est tenu mardi au marché Bonsecours avec pour objectif d’accélérer l’action climatique dans la métropole québécoise. Des représentants des milieux des affaires, politique, environnemental, communautaire et philanthropique ont abordé plusieurs enjeux, dont la décarbonation des bâtiments, l’écofiscalité et l’électrification des transports au centre-ville.

Les immeubles carboneutres en 2040

La Ville de Montréal a annoncé mardi que tous les immeubles sur son territoire devront être alimentés par des énergies renouvelables d’ici 2040 plutôt que 2050. De plus, toutes les nouvelles constructions à partir de 2025 devront être carboneutres. Le secteur du bâtiment représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans la métropole. « C’est un geste important et nécessaire que nous posons afin d’accélérer la transition écologique, car je le répète, nous ne pouvons plus attendre pour agir, a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante. C’est un chantier majeur que nous entreprenons et qui débutera dès cette année, avec une consultation publique, afin de bien cerner les différents enjeux techniques, sociaux et économiques des différents acteurs », a-t-elle ajouté.

Ivanhoé Cambridge entend réduire son empreinte carbone de 55 %

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La Place Ville-Marie

Dans la foulée du Sommet Climat Montréal, la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec Ivanhoé Cambridge a annoncé son intention de réduire l’intensité carbone de ses actifs montréalais de 55 % d’ici 2030, par rapport à 2017. Selon la société immobilière, cela représente l’équivalent de 8000 tonnes de CO2. Elle possède notamment le Centre Eaton, la Place Montréal Trust, les Galeries d’Anjou et la Place Ville Marie. L’entreprise a aussi annoncé que tous ses nouveaux projets seront carboneutres à partir de 2025.

Le ministre Guilbeault pris à partie

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Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a pris la parole à l’ouverture du sommet. Il a notamment indiqué qu’il comprenait la déception des gens au sujet de sa décision d’autoriser le projet pétrolier controversé Bay du Nord, au large de Terre-Neuve. « Je dois accepter que je ne puisse pas gagner toutes les batailles, ne pensez pas qu’en étant au gouvernement, je peux tout régler tout seul », a-t-il dit. Des manifestants du groupe Extinction Rebellion ont réussi à entrer à l’intérieur du marché Bonsecours et ont perturbé l’allocution du ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, qui suivait celle de M. Guilbeault. Les manifestants déguisés en clowns ont crié « Guilbeault, Guilbeault » avant d’être évacués par des agents de sécurité.

Les villes aux premières loges

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Benoit Charette, ministre de l’Environnement du Québec, et Valérie Plante, mairesse de Montréal

Les municipalités plaident depuis longtemps qu’elles sont aux premières loges pour faire face à la crise climatique, dont les effets sont de plus en plus concrets. Le ministre Charette s’est d’ailleurs réjoui de voir le monde municipal « se mobiliser pour les changements climatiques ». Valérie Plante avait indiqué plus tôt qu’elle souhaitait que ce sommet soit le premier de plusieurs autres à venir. Rappelons que selon le consortium Ouranos, spécialisé dans l’étude des changements climatiques, les températures moyennes en été à Montréal pourraient grimper de 6 ℃ d’ici 2100. Il pourrait aussi y avoir jusqu’à 75 jours par année où le mercure dépassera les 30 ℃.

Un enjeu de santé publique

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La Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal

La Ville de Montréal a aussi profité du sommet pour annoncer une nouvelle entente avec la Direction régionale de santé publique. Celle-ci prévoit notamment « d’identifier les politiques publiques, les pratiques et les mesures réglementaires nécessaires à la création d’aménagements favorisant la résilience des communautés ». Selon la Dre Mylène Drouin, directrice de la santé publique de Montréal, « les impacts des changements climatiques sur la santé mentale et physique de la population montréalaise s’intensifient », particulièrement pour les groupes plus vulnérables.