(New York) Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté la semaine dernière, décevant les analystes qui tablaient sur une diminution importante pour la troisième semaine d’affilée.

Durant la semaine achevée le 11 février, les stocks de brut ont gonflé de 1,1 million de barils, pour s’établir à 411,5 millions de barils, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

La prévision médiane des analystes interrogés par Bloomberg était une réduction de 2,17 millions.

À ces chiffres s’ajoute toutefois la réduction des réserves stratégiques qui ont diminué de 2,7 millions de barils alors que l’administration Biden continue de relâcher des réserves de brut sur le marché dans l’espoir de faire baisser les prix en augmentant l’offre.

Les stocks commerciaux de brut restent de 10 % inférieur à la moyenne ces cinq dernières années à cette époque.

Signe que la demande reste soutenue, les stocks des autres produits pétroliers ont fondu.  

Ceux d’essence ont diminué de 1,3 million de barils quand les analystes s’attendaient à une hausse d’un demi-million.

Quant aux produits distillés (fioul de chauffage, gazole), leurs réserves ont chuté de 1,6 million de barils, plus que prévu par le marché.

Les cours qui étaient repartis à la hausse à l’ouverture mercredi, après la chute de la veille due aux signes de détente dans la crise ukrainienne, ont poursuivi leur ascension après la publication de ces chiffres.  

Vers 17 h GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 2,65 % à 95,75 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour échéance en mars avançait de 2,78 % à 94,63 dollars.

La production américaine de brut est restée stable à 11,6 millions de barils par jour (mb/j), encore loin de son niveau d’avant la pandémie. L’utilisation des capacités des raffineries a un peu baissé à 85,3 %.  

« Cette augmentation des stocks de brut reflète les pannes d’électricité qui ont affecté les raffineries au Texas le week-end dernier », a déclaré Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Comme ces raffineries n’ont pas pu traiter le volume habituel de brut, les stocks ont gonflé tandis que ceux des produits finis ont diminué du fait de la demande, a expliqué l’analyste.

La production américaine de brut a légèrement baissé à 11,5 millions de barils par jour (mb/j), soit un repli de 100 000 barils par jour, loin de son niveau d’avant la pandémie.  

En revanche, la demande a été dynamique grimpant à 22,7 millions de barils par jour contre 21,8 mb/j (+860 000 b/j).

Les importations ont baissé de 599 000 b/j mais les exportations ont reculé aussi (-829/000 b/j).

La hausse des cours du brut mercredi reflétait surtout un regain d’inquiétude sur la crise de l’Ukraine alors que « le marché est sceptique quant à ce qu’affirment les Russes », a indiqué Andrew Lipow.  

L’Occident affirme ne pas constater de retrait de soldats russes proches de la frontière ukrainienne.