(Montréal) La traditionnelle période des déclarations de revenus, jumelée aux questions des contribuables sur les différentes prestations d’aide liées à la pandémie de la COVID-19, engendrent un important mouvement d’embauches à l’Agence du revenu du Canada.

Le Syndicat des employés de l’impôt, rattaché à l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), s’attend à voir 2000 nouveaux agents dans les centres d’appels pour répondre aux questions et aider les millions de contribuables à préparer leurs déclarations de revenus.

« Les centres d’appels de l’Agence embauchent activement d’autres agents internes pour répondre aux appels en vue de la période des impôts, au point d’atteindre la saturation. En raison de l’augmentation du nombre d’agents, nous pouvons maintenant répondre à plus d’appels que jamais auparavant », a confirmé l’Agence du revenu du Canada.

En entrevue, Marc Brière, président national du Syndicat des employés de l’impôt, s’est réjoui de cette aide, puisque ses membres ont été fortement mis à contribution depuis le début de la pandémie.

« C’est une ressource importante supplémentaire ; 2000, c’est quand même un nombre important d’employés de plus. Ça va aider énormément. Est-ce que ça va être suffisant ? On verra. C’est sûr qu’il n’y a jamais eu autant de gens qui travaillent dans les centres d’appels à l’Agence du revenu. Ça va dépasser 5400, alors ça, c’est une bonne nouvelle », a opiné M. Brière.

Sous-traitant privé

Mais, fait nouveau, l’Agence du revenu du Canada va aussi faire appel à un sous-traitant privé pour l’épauler dans ses tâches.

M. Brière rapporte que son syndicat a eu vent du nombre de 130 employés affectés à ces tâches chez le sous-traitant privé, mais l’Agence du revenu n’a pas confirmé ce chiffre précis.

« L’Agence n’a pas conclu de contrat avec un nombre précis d’agents devant être embauchés par le fournisseur de services tiers. L’Agence a plutôt précisé un niveau de service prévu. Le fournisseur de services tiers sera responsable de gérer le nombre d’agents pour atteindre ce niveau de service », a répondu l’ARC.

L’Agence du revenu a insisté : ces agents du sous-traitant « seront uniquement en mesure de répondre aux demandes de renseignements généraux sur les prestations d’urgence ».

Cet aspect fait d’ailleurs sourciller M. Brière, qui craint que les contribuables soient rapidement redirigés par ce sous-traitant vers l’Agence du revenu, dès qu’ils voudront s’enquérir d’informations plus précises sur l’effet des prestations sur leur déclaration de revenus.

M. Brière s’inquiète aussi pour d’autres aspects du recours à un sous-traitant privé. « Au niveau de la confidentialité, on a des inquiétudes. Si les gens donnent des renseignements personnels à ces gens-là, qui ne sont pas des employés de l’Agence du revenu, ça nous pose problème. L’autre chose, c’est qu’il y a des fraudeurs, déjà, qui se font passer pour des employés de Revenu Canada. On pense que ça va ajouter à la confusion de la population », déplore M. Brière.

La ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, a déjà donné l’assurance que ces employés du fournisseur privé « n’auront pas accès aux renseignements personnels des contribuables ».

« Nous avons conclu un marché avec un tiers fournisseur de services pour aider à résoudre les problèmes de capacité en matière de service aux clients », avait expliqué la ministre dans un communiqué.

Au Québec, l’Alliance de la fonction publique du Canada est affiliée à la FTQ.