(Saint-Louis) Après que les niveaux d’eau d’un barrage californien soient tombés à des niveaux historiquement bas cet été, la principale centrale hydroélectrique qu’il alimente a été fermée.

Au barrage Hoover dans le Nevada, l’un des plus gros générateurs hydroélectriques du pays, la production a chuté de 25 %. Si une sécheresse extrême persiste, les responsables fédéraux affirment qu’un barrage en Arizona pourrait cesser de produire de l’électricité dans les années à venir.

Une grave sécheresse dans l’Ouest américain a drainé les réservoirs cette année, réduisant la production hydroélectrique et mettant davantage à l’épreuve les réseaux électriques de la région. Et comme les conditions météorologiques extrêmes deviennent plus courantes, les gestionnaires de réseau s’adaptent aux fluctuations de la production hydroélectrique.

« Le défi consiste à trouver la bonne ressource, ou la bonne combinaison de ressources, qui peut fournir la même énergie et la même puissance que l’hydroélectricité », a déclaré la porte-parole de la California Energy Commission, Lindsay Buckley.

La production hydroélectrique américaine devrait baisser de 14 % cette année par rapport à 2020, selon une récente prévision fédérale. Les baisses prévues sont concentrées dans les États de l’ouest qui dépendent davantage de l’hydroélectricité. La production californienne pourrait chuter de près de la moitié.

Les réductions compliquent les activités du réseau, car l’hydroélectricité est une source d’énergie renouvelable relativement flexible qui peut être facilement augmentée ou réduite, selon les experts, comme le soir lorsque le soleil se couche et que la production d’énergie solaire diminue.

Les réseaux électriques des autres régions environnantes offrent également un certain soulagement. Alors que la Californie peut être confrontée à du temps sec sur plusieurs années, le nord-ouest du Pacifique reçoit généralement suffisamment de précipitations en hiver pour récupérer et produire de l’hydroélectricité à exporter.

Cependant cette année, le nord-ouest a connu une chaleur extrême et moins de précipitations, rappelle Crystal Raymond, chercheuse sur les changements climatiques à l’Université de Washington. Mme Raymond soutient que les changements climatiques à long terme pourraient réduire davantage les quantités de neige fondant dans les montagnes qui remplissent les réservoirs au printemps.

En août, les autorités californiennes ont fermé la centrale hydroélectrique d’Edward Hyatt pour la première fois en 60 ans d’histoire après que les niveaux d’eau du lac Oroville eurent atteint des creux historiques.

Au lac Powell, à la frontière de l’Arizona et de l’Utah, des responsables fédéraux ont récemment déclaré qu’il y avait 34 % de chances que le barrage de Glen Canyon ne soit pas en mesure de produire de l’électricité à un moment donné en 2023, contre 3 % pour l’année prochaine, si une sécheresse extrême persiste.

La baisse de la production hydroélectrique en Californie a coïncidé avec des vagues de chaleur, obligeant l’État à acheter de l’électricité supplémentaire. Pour éviter les pannes à la fin de septembre, des responsables de l’État ont déclaré qu’ils déployaient des générateurs d’urgence temporaires.

Dans certains États du nord-ouest, la production hydroélectrique est revenue à des niveaux plus proches de la normale après avoir chuté juste en dessous de leurs niveaux d’il y a 10 ans, cette année. Les prévisions fédérales indiquent qu’une grande partie de l’Ouest devrait continuer à connaître des conditions de sécheresse jusqu’à la fin de l’année.

Les baisses de la production hydroélectrique signifient des hausses de production pour d’autres sources d’énergie qui émettent plus des gaz à effet de serre, source des changements climatiques.

Le recours au gaz naturel devrait augmenter de 7 % en Californie et de 6 % dans le nord-ouest cette année par rapport à l’année dernière, selon les prévisions fédérales. La production de charbon devrait augmenter de 12 % dans le nord-ouest.