Cette semaine, La Presse rencontre cinq robots installés en entreprise. Voici le quatrième de la série.

Nom : Le collaboratif UR

Salaire : 50 000 $ la première année. Bénévolat pour les suivantes.

Qualités : Précis, minutieux, grand souci d’esthétique, de bonne compagnie et son langage est facile à comprendre.

Défaut : Un peu lent

Secteurs d’activité : Industriel et commercial

Si vous appliquez avec minutie un filet de colle linéaire sur un luminaire, le premier de la journée sera sans doute parfait. Mais le quarantième ? Aurez-vous encore cette même constance et cette même minutie ?

Voulant à tout prix répondre à de hauts standards de qualité, Lumenpulse a acheté son premier robot industriel du fabricant japonais FANUC il y a cinq ans pour automatiser l’application de silicone. L’idée a été facile à vendre à l’équipe de direction, qui voulait stopper les retours de marchandises pour cause d’infiltration d’eau.

L’entreprise montréalaise a tellement apprécié les performances du robot industriel qu’elle a fait entrer un petit nouveau il y a six mois. Cette fois, il s’agit d’un robot collaboratif du fabricant danois UR, Universal Robots.

« Avant, c’était fait à la main, explique Dominic Boulianne, directeur principal des opérations, au cours de notre visite à l’usine de Longueuil. Si on manquait un petit coin, il y avait de l’eau qui rentrait dans le luminaire. »

« Avec le robot, ce n’est pas de la main-d’œuvre qu’on élimine, mais les retours de clients. Sans compter que tu améliores ton image. Si vous parlez aux membres de la direction, ils vont dire que le robot a été rentabilisé le jour où on l’a acheté. » — Dominic Boulianne

Le FANUC fait une application plus précise et esthétiquement plus égale de la silicone. Cependant, il doit être enfermé dans un espace vitré, car il est extrêmement dangereux pour ses collègues humains. Son coût : 300 000 $. La majorité de l’argent est mise sur le système de sécurité. La programmation doit être faite à l’externe.

C’est pourquoi le robot collaboratif s’avère, au bout du compte, une meilleure option.

L’UR a trois grands atouts : il ne coûte que 50 000 $, il est facile à programmer par les opérateurs de l’entreprise et il peut travailler à côté des employés sans risquer de les blesser.

« Ce robot ne peut aller aussi vite que l’autre, précise l’ingénieur industriel Jonathan Barriault. Mais on ne s’en sert pas pour sa vitesse. On s’en sert pour sa précision et sa constance. Si on le touche, il va s’arrêter. L’autre, le doigt va tomber par terre. C’est pour ça qu’on préfère aller vers une technologie comme ça. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Les luminaires de la société montréalaise Lumenpulse ornent de nombreux édifices et structures d’envergure ici et dans le monde, dont le pont Jacques-Cartier, la Maison symphonique de Montréal, la cathédrale de Strasbourg et l’aéroport de Keflavik, en Islande.

Vérification de la qualité

La vérification des produits a aussi été automatisée. Il y a à peine six ans, l’étanchéité des luminaires était testée dans une douche, se rappelle l’ingénieur industriel Jonathan Barriault.

« Disons qu’on faisait 100 luminaires, on en prenait 10 et on allait les mettre sous une douche et on envoyait de l’eau dessus. Ensuite, on ouvrait le luminaire et on regardait s’il y avait de l’eau. »

« Ça, ici, c’est la fine pointe de la technologie, dit-il en nous montrant le système mis en place il y a six mois. Ça nous assure d’avoir un flot rapide. Le test prend de 30 secondes à une minute, et 100 % de nos luminaires sont testés pour l’étanchéité avec des machines comme ça. »

Impossible de tout automatiser

Les luminaires de la société montréalaise ornent de nombreux édifices et structures d’envergure ici et dans le monde, dont le pont Jacques-Cartier, la Maison symphonique de Montréal, la cathédrale de Strasbourg et l’aéroport de Keflavik, en Islande. Comme il s’agit de luminaires de différentes grosseurs et formes, qui offrent des milliers de configurations, il serait impossible de confier leur entière fabrication à des robots, selon le directeur principal des opérations.

« On gère 10 000 pièces différentes dans nos stocks et on ne fabrique rien pour mettre sur des tablettes. On travaille par projet », explique-t-il.

Cependant, Lumenpulse a décidé de miser sur l’automatisation de l’information.

Les employés au poste de travail d’assemblage des luminaires ont un écran sur lequel ils suivent les instructions comme s’ils montaient des Lego.

Ce système permet de simplifier la tâche aux employés et de retracer chaque luminaire installé, peu importe l’endroit dans le monde.