Alors que la Bourse de Toronto, l'un des pires marchés du monde l'an dernier, est passée au mode baissier la semaine dernière, les sociétés ouvertes établies au Québec résistent encore à la déprime ambiante.

L'indice Morningstar Québec Banque Nationale accuse une baisse de moins de 13 % par rapport à son sommet cyclique établi en avril. L'indice québécois se compare ainsi davantage au S&P des 500 plus grosses valeurs de Wall Street, qui rebondit toujours après les mauvaises passes, qu'au S&P/TSX du marché canadien lesté par les pétrolières.

Emporté par le tsunami chinois, l'indice composé de la Bourse de Toronto a coulé jeudi sous les 12 525 points, ce qui marquait une plongée de 20 % par rapport à son sommet historique de septembre 2014. C'est le critère technique du passage d'un marché haussier, ou « bull market », à un marché baissier ou « bear market ».

Près des deux tiers des entreprises cotées à la Bourse de Toronto sont actuellement sous l'emprise de l'ours. Cela comprend plusieurs titres-vedettes canadiens comme Canadian Tire, Manuvie, Restaurant Brands International (anciennement Tim Hortons), La Compagnie de la Baie d'Hudson et le Canadien Pacifique.

HIBERNATION

Du côté des entreprises québécoises, la moitié seulement sont en hibernation boursière, selon nos estimations. Encore là, l'indice américain S&P se prête mieux à la comparaison avec un peu moins de 50 % de titres baissiers.

Plusieurs fleurons de Québec inc. sont aussi touchés. Même les solides Corporation Financière Power et Power Corporation accusent depuis l'automne un repli boursier d'un peu plus de 20 % par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines, ce qui correspond aussi au pic de leur dernier cycle haussier.

La liste des titres-vedettes en plongée s'allonge par ailleurs de façon inquiétante. On y retrouve notamment depuis vendredi Dollarama qui, en chutant à moins de 75 $ l'action, marquait l'abandon du cinquième de sa valeur depuis son sommet de septembre. C'était, faut-il dire, après six années de hausse exponentielle.

Les entreprises québécoises des secteurs des services professionnels, des sciences de la vie, des médias, de la finance, de la consommation, des ressources naturelles et de l'immobilier sont particulièrement touchées. Celles actives dans les services publics, l'alimentation, les télécommunications et la santé, s'en tirent le mieux.

LA RECOMMANDATION

L'indice Québec de Morningstar/Banque Nationale est répliqué par un fonds négocié en Bourse de la firme First Asset. Le rendement annualisé de ce FNB, dont le symbole boursier est QXM, totalise près de 17 % depuis sa création il y a près de quatre ans, incluant les dividendes qui rapportent environ 1,6 %. C'est ainsi qu'une somme de 10 000 $ investie en février 2012 vaut aujourd'hui 16 730 $. Il s'agit d'une performance trois fois supérieure à l'indice général du TSX. Les frais de gestion pour ce fonds régional sont de 0,5 %.

SECTEURS SOUS EMPRISE

Nombre de sociétés québécoises par secteur, dont les actions accusent une baisse de plus de 20 % par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines.

Services professionnels : 2 sur 2 (100 %)

Sciences de la vie : 7 sur 8 (88 %)

Médias : 6 sur 7 (86 %)

Transport : 4 sur 5 (80 %)

Finance : 5 sur 7 (71 %)

Consommation : 9 sur 15 (60 %)

Mines et métaux : 9 sur 17 (53 %)

Immobilier : 1 sur 2 (50 %)

Industrielles : 4 sur 12 (33 %)

Technologie et équipements informatiques : 1 sur 3 (33 %)

Services aux consommateurs : 1 sur 4 (25 %)

Autre : 1 sur 5 (20 %)

Services publics : 0 sur 3 (0 %)

Alimentation, boisson et tabac : 0 sur 2 (0 %)

Télécommunications : 0 sur 1 (0 %)

Santé : 0 sur 1 (0 %)

Source : La Presse Affaires, Thomson Reuters