Les Montréalais n'essuieront pas une nouvelle hausse de la taxe sur le carburant l'an prochain. Le gouvernement Charest refuse d'accéder à la demande de l'administration Tremblay, qui réclamait le pouvoir d'imposer une surcharge de 5 cents par litre de carburant sur 10 ans.

«Ce n'est pas un budget où il y a de nouvelles hausses de taxes pour le citoyen», a souligné le ministre des Finances, Raymond Bachand, qui est aussi responsable de la métropole.

Le maire Gérald Tremblay a fait du pouvoir de majorer la taxe sur l'essence son unique revendication en vue du budget. Il a formulé cette demande au nom de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont il est le président.

M. Tremblay a reçu l'appui de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), qui regroupe les principales villes de la province. L'organisme soutient que la source traditionnelle de revenu de ses membres, l'impôt foncier, ne leur permet plus de payer leurs dépenses.

Chaque cent de taxe sur le litre d'essence aurait permis à la CMM d'engranger 32 millions de dollars. À terme, la cagnotte aurait atteint 160 millions par année, une somme qui aurait été exclusivement consacrée au financement des transports collectifs. La CMM planche sur un éventail de projets de transports en commun, notamment la prolongation de trois lignes de métro, le remplacement des wagons actuels et la construction du train de l'Ouest. Elle prévoit des investissements de plus de 10 milliards d'ici 2021.

Mais le ministre Bachand estime qu'il faut encore peaufiner la réflexion sur le financement des transports collectifs avant de donner suite aux demandes de la CMM.

«Le plan n'était pas mûr», a-t-il résumé.

Le deuxième budget de Raymond Bachand est «neutre», a-t-on indiqué au bureau du maire Tremblay, hier. La métropole ne fait aucun gain d'envergure, mais n'essuie aucune perte non plus.

Quant à la taxe sur le carburant, la Ville n'entend pas abandonner ses efforts auprès de Québec.

«Il faut se rappeler que notre demande était sur une période de 10 ans, a souligné le porte-parole du maire, Bernard Larin. On espère que, si ce n'est pas cette année, ce sera l'an prochain.»