Un ancien dirigeant d'un organisme américain de prêt immobilier a été inculpé mercredi pour avoir voulu escroquer le Trésor des États-Unis en tentant de détourner l'aide de l'État destinée à un autre établissement, a annoncé le département de la Justice.

Lee Bentley Farakas, ancien président de Taylor, Bean & Whitaker (TBW), a été inculpé et écroué pour escroquerie en bande organisée. Accusé d'avoir tenté de cacher l'état réel des finances de son entreprise afin d'obtenir des fonds publics, il risque la prison à vie.

«L'escroquerie présumée est réellement époustouflante par sa taille et sa complexité», a estimé un procureur adjoint, Lanny Breuer, cité dans un communiqué.

Elle impliquait une grande banque régionale du Sud du pays, Colonial Bank, candidate à une recapitalisation par le Trésor dans le cadre de son plan de sauvetage du système financier.

Colonial Bank, qui réclamait 570 millions de dollars au Trésor, avait obtenu d'être aidée si elle levait 300 millions de dollars sur le marché privé.

En mars 2009, elle avait annoncé avoir conclu un accord avec TBW pour obtenir cette somme en échange de 75% de son capital. Mais TBW n'avait jamais réussi à collecter les fonds nécessaires, et le montage s'était alors effondré, entraînant la faillite des deux sociétés.

Des enquêteurs avaient alors découvert que M. Farakas avait mis en place à partir de 2002 un système sophistiqué de transferts illégaux de trésorerie et de ventes de faux prêts immobiliers, avec la complicité de Colonial Bank.

«L'inculpation d'aujourd'hui décrit un montage sans précédent par les dirigeants de deux grandes institutions financières pour voler plus de 550 millions de dollars aux contribuables», a dénoncé l'inspecteur au plan de sauvetage de la finance, Neil Barofsky.

M. Farakas risque la prison à vie, et l'État a indiqué qu'il demanderait 22 millions de dollars de dommages et intérêt.