Après l'affaire dite des cellules STAP où une jeune chercheuse japonaise a été accusée de contrefaçon d'images dans un article scientifique, c'est le président même du comité d'enquête accusateur qui se voit contraint à la démission pour une raison voisine.

Le professeur Shunsuke Ishii a reconnu sur le site internet de son laboratoire que des images illustrant un de ses articles scientifiques publié en 2008 sur le mécanisme du cancer du sein avaient été manipulées. Des «copier-coller» auraient été effectués dans le but de parfaire les explications.

Or M. Ishii présidait le comité d'enquête qui avait été mis en place récemment par l'institut public Riken pour se pencher sur le cas d'un article publié fin janvier dans le magazine Nature par une chercheuse de cet institut, article où étaient apparues des bizarreries.

Il s'agissait d'une communication signée Haruko Obokata présentant le mode de création chimique de cellules pluripotentes, appelées STAP, proches du stade embryonnaire, à partir de cellules matures.

Le comité avait conclu que Mme Obokata, «immature et dépourvue d'intégrité», avait «contrefait et faussé» des images prétendument probantes du procédé chimique qu'elle dit avoir conçu pour créer des cellules indifférenciées.

Les conclusions des investigations et les propos tenus alors par M. Ishii à l'égard de sa cadette étaient si graves qu'ils ont fait douter de l'existence même des cellules STAP, même si Mme Obokata affirme avoir réussi à en créer à plus de 200 reprises.

«Les cellules STAP existent», a-t-elle martelé lors d'une récente conférence de presse.

De nouvelles recherches sont lancées au Riken pour vérifier l'existence de ces cellules, mais le nouvel épisode survenu vendredi dans cette saga risque de décrédibiliser le comité d'enquête qui a déjà été durement critiqué en raison de lacunes pointées dans ses investigations.