Ruptures de services, listes d’attente qui s’allongent, retards dans les interventions chirurgicales et dans le traitement des cancers : la pénurie de technologues pourrait mettre en jeu la qualité des soins à la population.

« Nous sommes inquiets des conséquences à court, moyen et long terme générées par cette situation sur la qualité et l’accessibilité des soins aux patients », a déclaré le président de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, Vincent Dubé, dans une lettre ouverte parue lundi.

Ces spécialistes utilisent une panoplie de technologies pour fournir des images et des données qui permettent aux médecins de faire des diagnostics. « Sans leur travail, les diagnostics et les traitements sont compromis », soutient Vincent Dubé.

Mais la pénurie de main-d’œuvre est criante, et la situation ne semble pas aller en s’améliorant. À la fin du mois de mai, La Presse rapportait que près du tiers des technologues songent à quitter le réseau public dans la prochaine année en raison des conditions de travail et du manque de valorisation de leur profession.

Lisez l’article « Imagerie médicale : près du tiers des technologues songent à quitter le public »

Au début de juillet, des technologues en imagerie médicale du CHU Sainte-Justine avaient également confié être exténués en raison d’une lourde charge de travail causée par le manque de personnel et craignaient que la situation nuise à la qualité des soins aux enfants.

Exode de technologues

À l’heure actuelle, près de 6500 technologues pratiquent au Québec. « Ils travaillent bien souvent dans l’ombre, car ces professions sont méconnues et pourtant leur apport au système de santé est capital », écrit-il.

Dans les dernières années, l’Ordre observe un exode des technologues vers l’Ontario, particulièrement dans les régions limitrophes, et constate une diminution de la relève dans les collèges.

Pour ceux qui demeurent en poste au Québec, ils font face à un manque de reconnaissance de la profession, et la constante évolution des avancées technologiques leur demande de se spécialiser davantage et d’obtenir des attestations de formation continue, explique le président de l’Ordre.

Le président souhaite que le ministère de la Santé et des Services sociaux et les associations médicales collaborent pour trouver des solutions. « Les technologues ont aussi un rôle à jouer dans la réalisation du Plan santé », ajoute-t-il.

Avec Henri Ouellette-Vézina, La Presse