Afin d’améliorer l’accès à un médecin de famille, le gouvernement Legault a annoncé vendredi l’ajout de 660 places pour les étudiants en médecine au cours des quatre prochaines années.

Plus précisément, 74 places seront ajoutées à travers la province lors de la prochaine année scolaire ; elles seront suivies de 165 admissions supplémentaires pour les années 2024-2025 et 2025-2026. Il y aura ensuite 256 étudiants de plus en 2026-2027. Ces augmentations pourront être adaptées chaque année en fonction de la réalité actuelle et des besoins du terrain.

« C’est une très bonne nouvelle, mais je vous avouerais qu’on a dû faire des pressions cet hiver pour rappeler aux autorités ministérielles cet engagement fait pendant la campagne électorale », a déclaré le premier vice-président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le DSylvain Dion.

Lors de la campagne électorale en septembre dernier, le gouvernement Legault avait promis de recruter 660 médecins additionnels d’ici quatre ans. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, ont annoncé vendredi que le projet allait se concrétiser.

Le Collège des médecins du Québec et la Fédération des médecins spécialistes du Québec voient également d’un bon œil cette hausse du nombre d’admissions en médecine. « Il s’agit d’un autre pas dans la bonne direction pour améliorer l’accès aux soins de santé », a déclaré le président du Collège des médecins, le DMauril Gaudreault.

Le défi des médecins de famille

Le DSylvain Dion, qui est également médecin de famille et enseignant à Lac-Etchemin, soulève toutefois quelques enjeux en lien avec ce recrutement supplémentaire. « Si on admet plus d’étudiants en médecine, ça prend du monde pour les former. Ça va nécessiter une réorganisation et des incitations pour que les médecins s’engagent à enseigner. »

Par ailleurs, il estime qu’il reste « du travail à faire pour valoriser la médecine de famille ». « Il faut qu’il y ait une majorité de ces 660 étudiants qui se dirigent vers la médecine de famille, lorsqu’ils ont terminé leurs quatre premières années de médecine », dit-il. Dans la dernière décennie, 535 places destinées à la formation des étudiants en médecine familiale sont plutôt demeurées vacantes.

De son côté, le ministre Dubé a tenu à rappeler que son équipe travaille toujours sur d’autres solutions pour améliorer l’accès à la première ligne, comme le guichet d’accès à la première ligne (GAP) et les groupes de médecine familiale (GMF).