(Montréal) L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec lance une campagne de valorisation de la profession, « plus que des bras », dans un contexte où plusieurs quittent le réseau public, épuisés ou découragés.

Dans sa campagne, l’ordre professionnel rappelle que les infirmières et infirmiers ne sont pas que « des bras », comme dans l’expression « on manque de bras », mais qu’ils ont des connaissances scientifiques en plus de la bienveillance, ainsi qu’une expertise qui n’est pas encore utilisée pleinement.

L’Ordre plaide du même souffle pour le rôle des infirmières et infirmiers dans l’accès aux soins de première ligne. Cet accès « ne peut reposer uniquement sur les épaules d’un seul professionnel, en l’occurrence le médecin omnipraticien », affirme-t-il dans sa campagne.

L’OIIQ en profite pour corriger certains « mythes », comme celui de la « pénurie » d’infirmières, qu’il présente plutôt comme une « pénurie ressentie ».

« Nous n’avons jamais eu autant d’infirmières et d’infirmiers. Le problème découle de la sous-utilisation de leur expertise », mentionne-t-on dans cette campagne.

« L’enjeu n’est donc plus d’avoir accès à un médecin de famille, mais à une équipe de famille dans laquelle l’infirmière et l’infirmier jouent un rôle central. »

Selon le plus récent relevé du 31 mars 2022, 82 271 membres étaient inscrits au tableau de l’Ordre. Et 68,4 % travaillaient à temps complet, « le plus haut taux atteint depuis 20 ans », souligne l’OIIQ.

Le Québec comptait alors 7,7 infirmières en soins directs par 1000 habitants comparativement à 7,3 il y a 10 ans.

Dans sa campagne, l’Ordre souligne que « l’enjeu clé du système de santé repose sur l’organisation des soins qui doit être revue pour un système de santé plus efficace ».

L’organisation des soins doit justement être abordée dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, qui débuteront dans les prochains jours entre le gouvernement du Québec et la FIQ (Fédération interprofessionnelle de la santé, qui représente la majorité des infirmières). Le Plan santé du ministre Christian Dubé aborde également cette question sous différents angles.